À partir des riches collections textiles du musée de la Toile de Jouy, situé au château de l’Eglantine à Jouy-en-Josas (à 18 km de Paris), l’exposition Parties de campagne présente les jardins, fêtes champêtres, saisons et travaux des champs représentés dans les toiles imprimées de Jouy et d’autres grandes manufactures françaises des XVIIIe et XIXe siècles. Du 29 avril au 20 novembre 2011.


L’univers des jardins et de la campagne est évoqué à travers 250 pièces de collections (plus de 200 toiles, une vingtaine de livres relatifs aux jardins et à la botanique, une trentaine d’outils agricoles et de jardinage) organisées en six grands chapitres. En suivant un parcours-promenade scénographié par Philippe Model, évocateur des jardins à la Française ou à l’Anglaise, alternant topiaires, labyrinthe et gloriette, les visiteurs se retrouvent dans une atmosphère raffinée et bucolique, parfumée à la rose, au son du chant des oiseaux.Les 6 thèmes de l’exposition

Toile de Jouy

Toile de Jouy avec motifs floraux, Photo Musée de la Toile de Jouy

1 – Le paradis floral
Ce thème illustre les innombrables fleurs représentées dans les toiles. Elles sont inspirées dès la fin des années 1770 de la flore de l’Inde et de la Perse car, grâce aux vaisseaux des compagnies des Indes, les premières toiles imprimées en étaient importées. Ces fleurs orientales n’excluent pas la présence de motifs floraux naturalistes européens (comme la toile Roses et Lilas de la manufacture de Jouy, 1780) ou de motifs classiques plus conventionnels utilisant vases, arabesques et paniers fleuris.

Toile de Jouy

Toile de Jouy avec fleurs et oiseaux, Photo Musée de la Toile de Jouy

Oiseaux, rubans et guirlandes, semis, rayures et bouquets, à travers toiles, empreintes, costumes, constituent ainsi un merveilleux herbier sur coton. De somptueux ouvrages de la bibliothèque municipale de Versailles, illustrés de planches de Buc’hoz (1731-1807) et de Redouté (1750-1840), complètent cette présentation fleurie. Oberkampf n’écrivait-il pas, concernant l’impression textile, «L’histoire naturelle des plantes peut fournir des choses admirables» ?

2 – Conter fleurette
Jardiniers, jardinières ou bergers et bergères sont les protagonistes de charmantes scènes galantes où cultiver son jardin et faire sa cour sont souvent synonymes comme dans la toile normande Les premiers amours d’Henri IV ou l’origine de conter fleurette. Au moment où la Cour et les nobles s’engouent pour la mode des bergeries et le retour à la nature prôné par le philosophe Jean-Jacques Rousseau –- une toile de Nantes représente d’ailleurs Jean-Jacques Rousseau et Madame de Warens – le berger et le jardinier galant ou la courtisane, costumée en jeune paysanne, deviennent de véritables vedettes. Les scènes des toiles imprimées s’inspirent des peintres à la mode comme Watteau, Lancret, Fragonard, Boucher et leurs représentations idéalisées. La toile de Nantes intitulée Le mouton chéri reprend, parmi d’autres scènes galantes, le tableau dit Le colin-maillard de Fragonard.

3 – S’amuser
En ville, les divertissements dans les jardins foisonnent en cette période troublée de la Révolution à l’Empire où l’on s’enivre de tous les plaisirs. Pique-niques, colin-maillard, parties de volants, de boules ou de tric-trac, jeux de bagues, escarpolettes et tape-culs (balançoires), escamoteurs (magiciens), joueuses de vielle et danseurs endiablés, envahissent les jardins parisiens comme le Parc Monceau, le jardin de Tivoli, les allées des Champs Elysées représentés dans les toiles (toiles nantaises dites Le jeu de bagues, Les Champs Elysées ou toile normande dite Fanchon la vielleuse). Au Jardin des Tuileries ou dans le Parc de Versailles, les jeux s’accompagnent de spectacles plus extraordinaires comme l’envol des premiers ballons et montgolfières (Toile de Jouy Le ballon de Gonesse).
À la campagne, les fêtes, danses et autres jeux, ne sont pas en reste dans les toiles. Les fêtes d’origine religieuse sont très présentes. Le mardi gras, veille du carême autrefois vouée aux ripailles, est représenté par exemple dans une toile nantaise de 1785 dite La promenade du bœuf gras. Les scènes villageoises accompagnées de danse et de banquets sont très fréquentes (La kermesse flamande de Jouy…).

4 – Les quatre saisons
Les toiles imprimées représentent aussi les saisons et les travaux des champs comme la danse autour de l’arbre de mai, survivance d’une fête païenne en l’honneur de la déesse du printemps, qu’on peut voir dans la Toile de Jouy de la fin du XVIIIe siècle Les délices des quatre saisons. Les saisons et les mois (Les huit mois de l’année) sont souvent prétexte à montrer les différents travaux des champs : la moisson, les vendanges, la cueillette des pommes, des cerises, le retour des champs.

5 – Chasse et pêche
Les toiles imprimées françaises abondent en représentations de chasse. Des saynètes relatives à la pêche leur sont souvent associées (Toile d’Alsace Chasse et pêche dans la vallée de Munster). On peut ainsi retrouver dans les toiles une véritable anthologie de la chasse, de la vénerie à la fauconnerie. Diane chasseresse, déesse romaine emblématique de cette activité, est représentée sur la parure en toile de Jouy d’un lit de travers du début du XIXe siècle. Puis, tandis que le romantisme naissant fait appel aux légendes médiévales et aux évocations littéraires (toile de Jouy retraçant Les aventures de Don Quichotte), la chasse à courre, qui connaît un renouveau considérable au XIXe siècle, est abondamment illustrée dans les toiles. Elles s’inspirent alors des compositions de Carle et Horace Vernet. La chasse à Jouy est d’ailleurs exécutée d’après un dessin commandé par Oberkampf, le fondateur de la manufacture de Jouy, à Horace Vernet. Enfin, la représentation de la chasse ne se limite pas à l’action mais aussi aux haltes et aux retours de chasse (Le garde-forestier, Chasse au lièvre et scènes familiales), qui témoignent d’un art de vivre à la française.

6 – Architectures et mobilier de jardins (fabriques, serres)
Les toiles imprimées, reflet de la mode de leur époque, témoignent du goût et de la créativité de leurs contemporains en matière d’architecture de jardins. Les parcs de la fin du XVIIIe siècle et de la première moitié du XIXe siècle sont en effet agrémentés de pittoresques édifices appelés fabriques qui vont de la simple stèle à la salle de bal. Comme la maison chinoise du désert de Retz, le hameau de la reine à Versailles ou la laiterie de Rambouillet, les exemples de jardins parsemés de ces charmantes constructions sont légion. Leur inspiration puise dans les quatre continents et les différentes religions et vise à organiser le paysage, parfois composé en tableaux distincts, en un cheminement philosophique. Tandis que les obélisques, pyramides ou templions – la naumachie dite « folie de Chartres » et la pyramide du parc Montceau sont représentées dans quelques toiles – renvoient aux religions de l’antiquité, les grottes et rocailles rappellent les divinités naturelles. Le hameau et la ferme évoquées dans de très nombreuses toiles de Jouy, représentent la vie simple des paysans alors que la cabane et l’ermitage procurent au philosophe une paisible retraite. Les très nombreuses pagodes ou autres ponts de rochers, très prisés dans les toiles, les tentes turques, parlent d’universalité tandis que les mausolées et tombeaux classiques ou néo-gothiques rappellent avec mélancolie la fin de toute chose (Toile de Jouy Le tombeau de Jean-Jacques Rousseau). Parallèlement à ces architectures de fantaisie, de plaisir et de méditation, les serres nécessaires à l’acclimatation des espèces sont élevées au jardin des plantes à Paris (deux Toiles de Nantes intitulées Le jardin des plantes représente celui-ci) puis chez les riches particuliers.

Les pastorales de Jean-Baptiste Huet : zoom sur un créateur
Le public découvre avec les toiles composées d’après les dessins de Huet l’univers qui caractérise la Toile de Jouy : les scènes pittoresques de bergères, fermières et animaux de la ferme dans une vision idéalisée de la campagne imaginée par Jean-Baptiste Huet (1745-1811).
Ce peintre de Louis XVI est le plus grand dessinateur de la manufacture d’Oberkampf dont le musée de la Toile de Jouy a fêté les 250 ans en 2010.

Iris en gravures
L’Association des Amis du musée de la Toile de Jouy présente en collaboration avec l’association Française des Iris et des plantes à bulbes une exposition temporaire de gravures présentant des iris.
Les planches présentées, des aquarelles dessinées sur place, dans la plupart des cas dans leurs taille naturelle par Anne Maury sous la direction scientifique du Professeur Maria Antonietta Colasante, montrent quelques espèces et sous-espèces de la famille des Iris.
Ces planches qui seront présentées dans le cadre de la manifestation FRANCIRIS 2011 qui a lieu du 16 mai au 4 juin à Jouy-en-Josas, seront exposées au Salon de thé du Musée de la Toile de Jouy du 29 avril au 30 juin.

La serre horticole de Joël Paubel
L’artiste qui travaille à l’échelle du paysage et de l’architecture, utilise des serres horticoles qu’il modifie suivant les lieux d’installation.
Dans le cadre de l’exposition Parties de Campagne, le visiteur aura l’occasion de découvrir une serre réinterprétée par l’artiste selon une approche rousseauiste pour cette serre aux motifs dessinés d’après Les plaisirs de la campagne de Jean-Baptiste Huet.

Informations pratiques :
Parties de Campagne Jardins et champs dans la toile imprimée XVIIIe- XIXe siècles
Du 29 avril au 20 novembre 2011
Musée de la Toile de Jouy
Château de l’Églantine
54, rue Charles de Gaulle
78350 Jouy-en-Josas.
Tél. : 01 39 56 48 64.
Commissaire de l’exposition : Anne de THOISY-DALLEM, conservatrice du musée de la Toile de Jouy.
Scénographe : Philippe MODEL.
Horaires d’ouverture : du mardi au dimanche de 11h à 18h.

Tarifs
Entrée en période d’exposition temporaire : 7€.
Pour les tarifs réduits, groupes et toute question particulière concernant les tarifs : www.museedelatoiledejouy.fr ou au tél. : 01 39 56 48 64

Se rendre au musée de la Toile de Jouy (en venant de Paris)
En train

  • Par le RER C ou en train, à partir de la gare Montparnasse : rejoindre la gare de Versailles Chantiers puis prendre le RER C en direction de Juvisy – arrêt “Petit Jouy/Les Loges”,
  • Par le RER B : rejoindre la station Massy-Palaiseau, puis prendre le RER C en direction de Versailles Chantiers – arrêt “Petit Jouy/Les Loges”.

En bus

  • Ligne Z : Versailles RG, Chantiers, Petit Jouy (gare), Jouy-en-Josas (gare), Tecomah, Les Loges, HEC, Saclay,
  • Ligne L : Versailles RG, Chantiers, Buc, Les Loges, Jouy (gare), Parc de Diane, Saclay,
  • Ligne JLB : Les Metz, Jouy-en-Josas (gare), Petit-Jouy, Les Loges, Buc (CES M.Luther King),
  • Ligne LFA : Igny, Bièvres, Jouy-en-Josas (gare), Petit-Jouy, Les Loges, Buc (lycée Franco-Allemand).

En voiture

  • En venant de Paris par le Pont de Sèvres (13km) : suivre la N118 en direction de Bordeaux/Nantes, puis l’A86 en direction de Versailles/Vélizy centre, sortir à Jouy-en-Josas.
  • En venant de la N12 : suivre la direction Paris/Créteil, sortir à Jouy-en-Josas.
  • En venant de l’A10 : prendre la N118 en direction de la porte de saint Cloud, sortie Saclay puis direction Versailles.