Plantes d’intérieur faciles et sans soucis, les misères sont aussi les bienvenues sur les balcons, les terrasses, dans les cours et les jardins où elles forment des cascades ou des tapis denses en moins d’un été. Comme le montre ce beau parterre de Tradescantia zebrina vu dans le parc André Citroën il y a quelques jours.

Plante exotique dedans dehors

Tapis de Tradescantia zebrina dans le parc André Citroën, Paris 15e (75), photo Alain Delavie

Je ne suis pas assez familier de ce parc pour savoir si cette misère arrive à résister aux gelées hivernales ou si elle est plantée chaque année ou seulement cette année. J’ai gardé longtemps dehors une misère verte, Tradescantia fluminensis, qui disparaissait pendant la mauvaise saison, mais arrivait à repartir au printemps, sauf après les deux derniers hivers rigoureux qui ont sévi. Les années aux hivers plus cléments, j’ai même conservé la petite misère gypsophile (Gibasis geniculata) pourtant plus frileuse. Mais je n’ai jamais tenté cette misère argenté et pourpre, souvent appelée Zebrina pendula.

Plante exotique dedans dehors

Tapis de Tradescantia zebrina dans le parc André Citroën, Paris 15e (75), photo Alain Delavie

Là où le feuillage est le plus épais, la plante a davantage de chances de résister aux coups de froid, surtout s’ils ne sont pas trop intenses. Sur mon balcon, l’épais feuillage formé pendant la belle saison gelait, se desséchait et protégeait les racines d’où partaient des petites pousses au printemps. La croissance très rapide des misères permet d’obtenir ensuite en quelques mois un effet spectaculaire, à moindre coût.

Plante exotique dedans dehors

Misère (Tradescantia zebrina), photo Alain Delavie

Quand on prend le temps de bien l’admirer, cette misère est en fait très décorative, avec sa panachure argentée d’une grande élégance qui tranche avec le pourpre du revers des feuilles. Un feuillage suffisamment lumineux pour éclairer un coin sombre, sans être pour autant trop tape à l’oeil.

Les misères se bouturant facilement dans l’eau, un fragment de tige avec quelques feuilles donne vite une nouvelle plante. Il faut d’ailleurs que je pense à bouturer mes deux misères (deux variétés de Tradescantia fluminensis), plantées dans les jardinières sur mon balcon, car un coup de gel pourrait vite nous surprendre maintenant. Installées dans un beau vase, les pousses peuvent passer l’hiver dans l’appartement sans être rempotées, en hydroponie. Au printemps suivant, hop, directement dans les jardinières. Ce sont des plantes retombantes parfaites pour habiller une jardinière à l’ombre, ce qui est le cas de la partie orientée vers l’intérieur du balcon où le soleil ne donne plus en été quand les plantes ont beaucoup poussé. À planter avec d’autres végétaux robustes à croissance rapide, sinon c’est l’étouffement garanti !