Perspective sur le Grand Canal, Domaine de Versailles, Yvelines

Je suis allé découvrir l’exposition de Joana Vasconcelos dans les jardins et le château de Versailles hier en fin de matinée, avant de suivre dans l’après-midi la visite du groupe Versaille intime dans le théâtre de Marie-Antoinette au Petit Trianon. Belle journée sous un soleil radieux comme le montre cette photo prise à l’étage dans le château par une fenêtre ouverte. Superbe vue sur un des deux parterres d’eau, le grand canal et une des oeuvres de Joana Vasconcelos.

Ciel bleu à l’infini, parterre d’eau bleue, grand canal peint en bleu aussi…
Et l’oeuvre de Joana Vasconcelos s’intitule Blue Champagne…Blue Champagne, 2012 (Joana Vasconcelos)
Bouteilles Pommery POP Champagne, fer métallisé et thermolaqué, LEDs haute luminosité, système électrique.
(2x) 940 x Ø 496 cm.
Collection de l’artiste; Courtesy Galerie Nathalie Obadia, Paris/Bruxelles et Haunch of Venison, Londres.
Œuvre produite avec le soutien de Vranken Pommery.

Œuvre monumentale composée de deux structures verticales identiques résultant del’accumulation de milliers de bouteilles de champagne illuminées de l’intérieur, Blue Champagne est installée de part et d’autre des parterres d’eau rectangulaires qui s’étendent en face de la terrasse du Château.
Tout en respectant la symétrie des plans qui régissent l’organisation des espaces intérieurs et extérieurs de Versailles, les deux structures introduisent une verticalité qui contraste avec les immenses lignes horizontales environnantes. Visibles depuis la Galerie des Glaces, ces deux structures architecturales subvertissent l’échelle des objets référents – bougeoirs, ou porte-bouteilles – pour tendre vers la monumentalité flamboyante des pinacles gothiques.
Fusionnant les héritages du ready-made, du nouveau réalisme et du postmodernisme, Blue Champagne renvoie aux plaisirs de la table – thème également abordé dans les statues de la façade nord, face au bâtiment central –, et au processus d’identification nationale que la gastronomie suscite. La confrontation avec le premier ready-made de Marcel Duchamp – Porte-bouteilles (1914) – est ouvertement assumée dans une stratégie de remise en cause généralisée de la permanence des valeurs esthétiques et des principes du comportement humain dans le territoire de l’histoire de l’art.