Les treilles et les vignes dans Paris ou en région parisienne ne sont pas si rares que cela. Celles de Montmartre sont mondialement célèbres, mais d’autres poussent dans des endroits souvent inattendus, comme celles du Clos de Chantecoq, dans le bas de l’esplanade de la Défense.
Pourquoi le Clos de Chantecoq ?
La Défense était un charmant coteau situé dans les Hauts-de-Seine entre Neuilly et Nanterre. Il y a quelques siècles, c’était une petite colline à l’ouest de Paris, une butte blottie au creux d’un méandre de la Seine. Elle s’appelait alors la butte de Chantecoq et évoquait des vignes réputées, un belvédère tranquille d’où l’on regardait chaque soir le soleil glisser derrière la forêt de Saint-Germain. Aujourd’hui vous apercevez l’Arc de Triomphe dans la perspective des rangs de vigne et la Tour Eiffel sur le côté.
La viticulture a été pendant près de vingt siècles une activité économique prépondérante en Ile-de-France. Depuis le moyen âge et jusqu’au XVIIIe siècle le vin parisien était considéré comme un produit de qualité. Il était tant apprécié qu’on le servait à la Cour de France. Vers 1700, la région parisienne se développe démographiquement et la production de vin s’intensifie couvrant 42 000 hectares à la fin du XVIIIe siècle. Ainsi, chaque quartier parisien possédait sa propre vigne. Cependant, au milieu du XIXe siècle, le vignoble francilien subit les maladies et la concurrence des vins du sud, ainsi que l’urbanisation et le phylloxéra qui ont décimé les productions viticoles de l’ensemble de la France. Le vignoble d’Île-de-France a été réduit ainsi à 10 000 hectares au début du XXe siècle, passant à 1 000 hectares en 1920 et disparaissant totalement dans les années 1940. Il n’est plus possible aujourd’hui de développer une viticulture commerciale en Ile-de-France. Les plantations qui sont autorisées par le ministère de l’agriculture ne peuvent excéder 2 000 pieds par commune et les vins produits sont interdits à la vente.
Le domaine du Clos de Chantecoq a été inauguré le 24 mai 2007 au matin par l’EPAD en présence d’Anne Roumanoff et de Bernard Laporte, qui ont planté symboliquement les derniers pieds. Situé sur l’esplanade de La Défense, il se compose de 350 ceps de vigne Pinot Noir et de 350 pieds de Chardonnay sur une superficie de dix ares.
Le sol possède de bonnes qualités physiques et chimiques et repose sur une couche de pouzzolane permettant l’écoulement de l’eau en excès. La spécificité de la plantation sur l’esplanade réside dans la profondeur du sol peu importante, d’un mètre environ. L’environnement urbanisé favorise le stockage de la chaleur en journée et sa restitution la nuit, encourageant la précocité de la vigne et la maturité des raisins. En outre, la bonne ventilation du site ainsi que la présence d’une faible végétation contribue à une pression modérée des maladies cryptogamiques de la vigne.
La vigne du Clos de Chantecoq doit pousser et produire malgré deux difficultés majeures : le déficit d’ensoleillement et l’excès d’eau dans le sol du fait d’une pluviométrie moyenne élevée pendant la période de maturation des raisins. Des orientations viticoles et des pratiques culturales adaptées à l’Ile-de-France luttent contre l’humidité et les excès de l’eau qui freinent la maturation des raisins, développent les maladies telles que le mildiou, l’oïdium et la pourriture grise, et rendent les vins moins riches et moins structurés. Ainsi, la vigne du Clos de Chantecoq a un bon drainage du sol et il y a l’établissement d’un enherbement permanent.
L’enherbement va puiser prioritairement l’eau en excès dans le sol. La vigne plonge davantage ses racines dans les profondeurs de la terre colonisant cette dernière de façon plus qualitative et devenant ainsi moins sensible aux aléas climatiques.
La vigne du Clos de Chantecoq a une forte densité de plantation comme dans les grands crus en Bourgogne ou dans le Bordelais. Elle a été plantée à raison d’un pied au mètre carré. La quantité de sol dont dispose chaque pied est réduite, limitant ainsi l’eau disponible dans le sol. Culminant à 1m50 du sol, le palissage haut permet d’établir une grande surface foliaire. Cette grande quantité de feuillage participe à l’assèchement du sol par la transpiration foliaire.
La vigne subit un ébourgeonnage et effeuillage réguliers. L’objectif est d’étaler au maximum le feuillage sur le plan de palissage pour une photosynthèse optimale. Cependant, l’entassement de la végétation est réduit par des suppressions régulières des jeunes rameaux en excès. Cette opération vise à réduire le microclimat humide, elle favorise l’aération des raisins et donc leur assèchement rapide après les pluies.
(Informations données par Defacto, EPAD)
Les premières vendanges, sont prévues cette année, en 2010. 400 bouteilles sont espérées…
La vigne de Saint-Serge qui court dans le bitume à l’entrée, c’est à dire dans un couloir très venté et à l’ombre, est en pleine forme. Un coup de bouillie au printemps, c’est son seul traitement et pourtant, elle est rarement très malade. Un cépage adapté et qui de plus a sans doute fabriqué ses résistances au fil des ans…
Pour être ventilé, l’endroit est ventilé ! … je confirme. Jamais vu autant de vent qu’à La Défense. Faut aller entre les tours Areva et Total un jour de vent en automne et là, tu vois les feuilles qui matérialisent un tourbillon qui s’élève vers le ciel ; comme dirait Noémie … hallucinant. Je suis sûre qu’on pourrait y faire du parachute ascensionnel !
Remarquable article sur la partie technique de la culture de cette vigne. Je ne pensais pas qu’il puisse y avoir trop d’eau là-bas. J’aurais juré le contraire.
Si vous voulez voir comment était le village Courbevoie avant La Défense, il faut aller au musée (entrée gratuite) qui se trouve juste à côté du bar à vin (en face des tours Coeur Défense.
C’est un endroit remarquable (recommandé aux fanas d’architecture) qui relate l’histoire de la construction du site – du CNIT à nos jours, y compris les projets qui n’ont pas abouti)- et ce qui est intéressant, quand ça n’était que Courbevoie. Franchement passionnant !
Bonjour,
Je me permets de vous contacter, car je réalise un sujet vidéo à propos des jardins de Paris.
J’aurais voulu réaliser une interview avec vous. Je n’arrive pas à vous contacter via le formulaire du site. Pourriez-vous me communiquer votre email, svp ?
Je vous remercie de votre attention.
Dans l’attente de votre retour,
Bien cordialement,
Luiza Duarte
MSN Brésil
[email protected]
Ca me manque sur mon balcon, mais pas assez de soleil pour y mûrir les belles grappes. J’ai déjà des tomates cerises, c’est pas mal !
Doigts du matin, doigts coquins ;-)))
Hautement plus “vrai” que “Nature Capitale”. Enfin, moi, je préfère! ;-)
Le Clos de Chantecoq … on se croirait à des lieux de Paris, au finfond de la France !
J’adore la photo de l’Arc de Triomphe émergeant des vignes.
Nous avons une vigne dans le jardiN ; exposée plein sud, elle court sur le mur et est couvert de belles grappes de raisin.
l’article est super ne t’inquiètes pas Alain mais noemie m’a quand même fait plus rire=)
Bonne journée
Zut!!! ‘ont’ fourché…ils ne sont pas réveillés!!!!
c’est hallucinant….Mes doigts on fourché! Belle et grosse faute!!!
Je ne connaissais pas…Sympa comme tout. Un tout petit bout de verdure (surface de mon mini jardin) au milieu de ces tours, ces hallucinant…