Soleil couchant, Christophe Cartier

Les vingt toiles abstraites, toutes réalisées depuis 2007, que présente Christophe Cartier au musée Paul Delouvrier d’Évry (Essonne) entourent un triptyque intitulé Nymphéas, évidemment en référence à Monet, pour signifier qu’il s’agit moins de représenter des fleurs aquatiques que de rendre “la beauté de l’air”. De simplement peindre une réalité immatérielle, loin de tout motif identifiable.

Christophe Cartier parvient à matérialiser le spectre solaire par des superpositions de papiers transparents entre lesquels l’huile est posée par taches, par flaques, par déferlantes et par coulures retenues par une couche de vernis. Des strates qui jouent sur la transparence, pour des effets de matière sans matière.

Soleil couchant, Christophe Cartier

L’immersion dans la couleur supprime toute perspective. Il n’y a plus ni haut ni bas, mais un plan unique pour la dilatation spatiale. Ce qui “mesure” la profondeur de l’objet esthétique selon Christophe Cartier, c’est la profondeur d’existence à laquelle il nous convie, une profondeur corrélative de la nôtre. Une profondeur esthétique.

Devant l’objet esthétique, nous ne sommes ni une pure conscience, ni un pur regard parce que ce regard est lourd de tout ce que nous sommes. Le sentiment esthétique qui peut naître à partir des tableaux de Christophe Cartier n’est profond que dans la mesure où ils nous atteignent dans tout ce qui nous constitue.

Il faut prendre le temps de s’immerger en eux: non pas l’immédiateté d’une impression, mais la confrontation de l’oeuvre avec tout ce que nous sommes, nourri par notre passé, ce passé qui donne une densité à notre être et une pénétration à notre regard.

MUSÉE PAUL DELOUVRIER
12, clos de la Cathédrale, 91000 Evry. Tél. : 01 60 75 02 71.
Vernissage le samedi 6 octobre à 15h30.
Tarifs : Plein 3€; Réduit : 1,50€.
Ouvertures : Vendredi de 14h à 17h30 et les samedi-dimanche de 14h à 18h.