Pour la première fois, la démarche d’élaboration d’une Liste rouge régionale des espèces menacées de disparition a été appliquée à la flore vasculaire d’Île-de-France, selon les critères définis par le standard international de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Cet état des lieux met en évidence l’appauvrissement et la banalisation de la flore francilienne.

L’ensemble de la flore vasculaire (Ptéridophytes et Spermaphytes) francilienne a été analysée par le Conservatoire botanique national du Bassin parisien (CBNBP), service scientifique du Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN), appuyé par un groupe d’experts régionaux, et avec le soutien de la Région Île-de-France. C’est ainsi 1 537 espèces indigènes de fougères et de plantes à fleurs d’Île-de-France qui ont été passées au crible des critères de l’UICN !

Publiée en partenariat avec Natureparif, l’agence régionale pour la nature et la biodiversité en Île-de-France, cette Liste rouge régionale de la flore vasculaire d’Île-de-France a permis d’établir que 85 espèces végétales (6 %) semblent avoir disparu de la région depuis le XVIIIe siècle et 400 autres (26 %) sont aujourd’hui menacées. Parmi celles-ci, 128 courent un risque majeur d’extinction (8 %) dans les prochaines années.

La destruction et la dégradation des habitats naturels représentent la principale cause de régression des espèces végétales. L’urbanisation et les changements de pratiques agricoles sont responsables de la disparition progressive de nombreuses espèces comme l’Adonis d’automne, petite plante compagne des cultures, classée en « danger critique d’extinction ». La Sabline sétacée, classée quant à elle “en danger”, a vu ses effectifs décliner dans de nombreuses régions. L’Île-de-France accueille plusieurs des dernières stations françaises de cette petite Caryophyllacée blanche (famille des oeillets).

Pour enrayer ce phénomène, des actions de conservation et de gestion des milieux naturels sont mises en œuvre en Île-de-France depuis plusieurs années. Certaines espèces à forte valeur patrimoniale, comme le flûteau nageant ou les messicoles bénéficient d’un plan national d’actions pour assurer leur sauvegarde. Cependant, beaucoup reste encore à faire pour préserver ce patrimoine naturel commun.