Le changement global de notre environnement – dont le changement climatique n’est qu’un des volets au côté de la perte de biodiversité et les atteintes aux écosystèmes – a une influence de plus en plus prégnante sur le milieu urbain et ses habitants. Qu’il s’agisse d’inondations, de phénomènes climatiques inhabituels comme les canicules, ou de la propagation d’agents pathogènes (bactéries, allergènes…), comment s’y préparer ?

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Parmi les nombreuses solutions avancées pour s’adapter à ces bouleversements, la technologie revient (trop) souvent sur le devant de la scène : mieux canaliser les berges pour éviter les crues, se protéger des îlots de chaleur en climatisant les rues ou en peignant les toits en blanc pour augmenter l’albédo. Ces “pansements” de dernière minute illustrent une vision de court terme qui délaisse l’écologie scientifique, laquelle reconnaît pourtant une relation d’interdépendance entre l’érosion de la biodiversité et l’accélération du changement climatique. Ainsi, selon les écologues, c’est en renforçant la biodiversité dans toutes ses composantes (génétique, spécifique et fonctionnelle), en lien avec les autres composantes de l’environnement que les villes pourront s’engager sur la voie de la résilience.

Les études scientifiques viennent le confirmer : la végétation urbaine rafraîchit l’air ambiant et aide à lutter contre l’effet d’îlot de chaleur. La bonne santé des sols favorise le cycle de l’eau et facilite le stockage du carbone. Le maintien et la restauration des espèces, de leurs habitats et de leurs interactions sont aussi un moyen de se prévenir intelligemment des espèces invasives. En conséquent, de plus en plus de villes ont choisi d’agir plutôt que de subir, en misant sur un retour de la biodiversité urbaine pour renforcer leur capacité d’adaptation à long terme. Mais une question demeure : de quelle nature parlons-nous ? Laquelle voulons-nous ? Quelle cohérence scientifique dans les choix ? Pour les chercheurs, la ville est un formidable terrain d’expérimentation pour y répondre et mettre en œuvre des “mesures sans regrets”. Elles exigent une vision globale et pluridisciplinaire des enjeux, au-delà des approches paysagères traditionnelles. En somme, comment substituer l’infrastructure grise (stations d’épuration, berges et bâtiments minéraux) par l’infrastructure verte (zones de lagunage, berges végétalisées, bâtiments favorables à la biodiversité etc.) pour améliorer la santé et le bien-être des citadins ?

Le 5e colloque de Natureparif – l’Agence régionale pour la nature et la biodiversité en Île-de-France – en partenariat avec l’IFORE, et avec le réseau Urban Climate Change Research Network (UCCRN) et la Society for Urban Ecology (SURE), a pour objectif principal de partager les connaissances, enjeux et pratiques dans les grandes métropoles mondiales et d’en discuter la réussite. Il se déroulera les 4 et 5 juin 2014 à la Halle Pajol à Paris, et sera prolongé par des visites de terrains à la rencontre des acteurs franciliens les 6 et 7 juin.

Auberge de jeunesse Paris Pajol
20, Esplanade Nathalie Sarraute, 75018 Paris.
Tél. : 01 40 38 87 90.

Les inscriptions, le programme détaillé et les informations pratiques sont en ligne sur : http://colloque2014.natureparif.fr/