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Le Tomato leaf curl New Delhi virus (ToLCNDV) est un virus qui a la capacité de progresser rapidement au sein des cultures de courgettes, en provoquant des dommages importants. Le laboratoire de la santé des végétaux de l’Anses a confirmé sa présence en France, alors que le pays était jusqu’à ce jour exempt de la maladie. 

Décrit pour la première fois en Inde sur des plans de tomates, le virus ToLCNDV est actuellement présent dans plusieurs pays européens (Espagne, Portugal, Italie, Grèce, Estonie), où il cause des dommages sur les cultures de courgettes, de concombres et de melons. Signalé en France par des professionnels, la présence du ToLCNDV vient d’être confirmée suite aux analyses de l’Anses dans quatre zones de production de courgettes, en régions Occitanie et Provence-Alpes-Côte-d’Azur.

Une dissémination favorisée par la présence d’un vecteur très efficace

De la famille des Geminiviridae, le virus est transmis principalement par une mouche blanche, l’aleurode Bemisia tabaci, un insecte vecteur considéré comme très efficace pour disséminer la maladie. Cet insecte vecteur acquiert le virus en 15 à 30 minutes lorsqu’il ponctionne la sève de plantes infectées. Il conserve ensuite le virus à vie et peut ainsi le disséminer pendant plusieurs jours en infectant des plantes saines.

En considérant la situation des pays où il a été détecté, le virus est susceptible d’infecter un grand nombre d’espèces végétales potagères telles que la pomme de terre, la tomate, la courgette, l’aubergine, le melon, le concombre, le poivron, les courges, en causant d’importants dommages aux cultures. Sur les courgettes, les plants sont rabougris et chlorotiques. Les feuilles sont déformées, enroulées et présentent des mosaïques plus ou moins marquées.

Comme pour tous les virus des plantes, il n’existe pas de moyen de lutte connu pour guérir une plante infectée. Pour éviter sa propagation, la prévention est donc essentielle avec l’utilisation de matériel végétal ou de plants sains, l’élimination des plantes malades et le contrôle des populations de l’insecte vecteur.

A ne pas confondre avec le tomato brown rugose fruit virus (ToBRFV)

En février 2020, l’Anses avait alerté sur un nouveau virus émergent particulièrement dangereux pour les tomates. Ce virus, le ToBRFV, se transmet par les semences, les plants et les fruits infectés, ainsi que par simple contact et peut survivre longtemps sans perdre son pouvoir infectieux. S’il a été détecté en février 2020 dans la région Bretagne, aucun nouveau foyer n’a depuis été identifié. Les mesures prises en Europe ont amené à renforcer la surveillance du virus sur le territoire national, menée par les services de l’Etat et leurs délégataires, ce qui a permis de limiter sa propagation.