Hier jeudi 27 mars 2014, l’AEV a passé la barre symbolique des 14 000 hectares acquis, dont 72% de surfaces boisées et 12% d’espaces agricoles. L’occasion de faire le point sur cette activité foncière unique en France et sur la réussite de la politique d’aménagement de l’AEV: préserver la nature en Île-de-France grâce à une maîtrise du foncier.

Logo AEV Île-de-FranceAvec 75% de terres agricoles et de forêts et 25% de surfaces urbanisées, cet ensemble rural et urbain que constitue l’Île-de-France est une spécificité qu’il faut préserver. L’Agence des espaces verts pratique, depuis près de 40 ans, une veille foncière sur le territoire régional pour acquérir et protéger les espaces naturels et agricoles, terrains très convoités dès lors qu’ils sont en lisière de villes. Jusqu’à ce jour, l’AEV a pu acquérir de nombreux sites de nature très différente, en particulier dans la Ceinture verte (20 km autour de Paris) : espaces agricoles, forêts, réserves naturelles, buttes, zones humides, liaisons vertes… Parmi ces derniers, quelques fleurons comme les 3000 hectares de la Forêt régionale de Ferrières (77) ou encore les espaces agricoles du Plateau de Saclay (91)…

L’aboutissement de près de 40 ans d’acquisitions
En 2013, les acquisitions réalisées par l’AEV ont connu une accélération avec notamment les 30 hectares du Bois de la Couronne en Seine-Saint-Denis, les 51 hectares du Parc aux bœufs et surtout les 246 hectares du Bois de Brou en Seine-et-Marne. Toutes ces acquisitions concourent au maintien d’une Ceinture verte autour de Paris face à l’étalement urbain et sont en phase avec l’actualité : Grand Paris et validation du Schéma directeur de la Région Île-de-France (SDRIF), loi d’avenir agricole…

En 2014, l’AEV poursuit sur sa lancée en atteignant les 14 000 hectares soit l’équivalent de 14 000 terrains de rugby ! Une victoire qui la rapproche un peu plus de son but : préserver les richesses naturelles d’Île-de-France et les rendre accessibles au public.
“Mais si l’AEV se félicite du chiffre symbolique de 14 000 hectares, elle n’a pas l’intention de se reposer sur ses lauriers”, conclut Olivier Thomas, Président de l’Agence des espaces verts. “Le SDRIF constitue une victoire pour nous, car il replace au premier plan les espaces verts et agricoles, notamment avec la délimitation de fronts urbains. Mais le maintien d’une agriculture raisonnée et de proximité, la préservation d’espaces de respiration ou encore la sensibilisation des Franciliens à l’environnement ne peuvent passer que par l’acquisition et la préservation des terres menacées par l’étalement urbain en Île-de-France.”

Maîtriser le foncier pour préserver l’environnement et les activités agricoles
Pratiquée par l’AEV depuis sa création en 1976, la maîtrise du foncier est essentielle à la protection des espaces naturels et agricoles.
“C’est un aspect méconnu mais fondamental de toute opération à l’échelle du territoire,surtout en Île-de-France, où les terrains sont soumis à de très fortes convoitises” explique Olivier Thomas, Président de l’Agence des espaces verts, “devenir propriétaire facilite dès lors les programmes d’aménagement, c’est le socle de toute opération réussie.”

Pour mener à bien cette mission, l’AEV intervient au sein des 38 000 hectares de périmètres régionaux d’intervention foncière (PRIF). Elle est informée de la mise en vente d’espaces naturels via le Conseil général, ou par la Safer (Société d’aménagement foncier et d’établissement rural) pour les zones agricoles. Leur droit de préemption permet d’éviter la spéculation. Dans les faits, la grande majorité des transactions se fait à l’amiable.

Un travail de fourmi, un patchwork de terres
En Île-de-France, l’émiettement des surfaces naturelles et agricoles est courant. Ce fractionnement fragilise les espaces ouverts franciliens, et une grande partie du travail de l’AEV consiste à retrouver et à contacter tous les propriétaires avant même de pouvoir acquérir des terres. Même si le nouveau site internet de l’Agence permet de simplifier les échanges (un onglet dédié à la vente de terrains y est présent), cela représente toujours un travail d’enquête considérable et sur le long terme.