"Les jardins secrets de Théophile Alexandre Steinlen, de Montmartre à la Vallée de l'Oise" au château d'Auvers-sur-Oise

Dans l’Orangerie Sud du château d’Auvers-sur-Oise est présentée l’exposition monographique consacrée à l’artiste Théophile Alexandre Steinlen. Cette exposition invite à redécouvrir le travail de cet artiste majeur de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, tour à tour, peintre, graveur et affichiste.

S’il doit sa renommée à son affiche de “La Tournée du Chat Noir” (1896), Steinlen a également abordé une grande variété de sujets dont les scènes de rue, les portraits et caricatures, des paysages, sans compter ses nombreuses illustrations pour les journaux. La représentation des paysages qu’il traverse occupe une place importante dans son oeuvre : de son atelier Montmartrois de la rue Caulaincourt, jusqu’à la Vallée de l’Oise. À l’instar de Claude Monet, Théophile Alexandre Steinlen puise également son inspiration dans son jardin de Jouy-le-Moutier, dont il conçoit les parterres et les plans.

De son atelier Montmartrois de la rue Caulaincourt, jusqu’à la Vallée de l’Oise, la représentation des paysages qu’il traverse occupe une place importante dans son œuvre. Cette exposition permet de redécouvrir les lieux que Steinlen chérissait, des ruelles de la butte Montmartre, aux vues de Paris et de sa banlieue, jusqu’aux collines verdoyantes du Vexin, sans oublier son voyage en Norvège. À l’instar de Claude Monet, Théophile Alexandre Steinlen puise également son inspiration dans son jardin de Jouy-le-Moutier, dont il conçoit les allées, qu’il cultive et dessine inlassablement… Cette exposition dévoile, avec des œuvres inédites, les paysages parcourus et intérieurs du peintre en s’attachant également à présenter les personnages de son cercle artistique comme Aristide Bruant, Georges Clemenceau ou Anatole France… et son intimité, au cœur de la Vallée de l’Oise. L’exposition bénéficie de prêts exceptionnels de collectionneurs privés et du musée Daubigny d’Auvers-sur-Oise.

Informations pratiques

Jusqu’au 18 septembre 2022
Château d’Auvers, Orangerie Sud, rue François Mitterrand, 95430 Auvers-sur-Oise.
Ouvert du mercredi au dimanche de 10 h à 13 h et de 14 à 18h.

L’orangerie Sud du Château d’Auvers

Le domaine du Château d’Auvers possède deux orangeries : l’orangerie nord qui abrite le nymphée, qui donne sur la cour d’honneur, et l’orangerie sud, située en contrebas, dans la partie méridionale du parc. Ces deux édifices furent construits au XVIIème siècle par le commanditaire du Château d’Auvers, Zanobi Lioni, et retrouvèrent leur faste d’antan vers 1992 lors de la 3ème phase du programme de restauration du Domaine dirigé par Pierre-André Lablaude, architecte en chef des Monuments historiques, et Charles Maj, architecte des Bâtiments de France.

L’orangerie sud a pour particularité d’être aménagée dans une construction destinée à supporter un pont en pierre, à arcade et à double volée d’escaliers droits, qui passe au-dessus de la rue de Léry. Ce pont en pierre permettait, dès l’origine, d’accéder à la partie basse du Domaine, appelée “le clos du château”. L’autre spécificité de cette orangerie est sa composition symétrique avec deux murs d’échiffre (mur au faîte rampant) et sa porte en plein cintre dotée d’une imposte en éventail surmontée d’un fronton sur-baissé, au-dessus duquel on trouve une niche trilobée et une balustrade.

Comme son nom l’indique, une orangerie est un édifice qui a pour but premier d’abriter les orangers et autres agrumes, cultivés en caisse, qui craignent le gel. En France, ces plantes très prisées de par leurs couleurs, fragrances et saveurs évoquant l’exotisme des jardins mauresques ne peuvent pas être cultivées en pleine terre, à cause de l’importante amplitude des températures.

Ainsi, dès le XVIIème siècle, les Français s’inspirèrent des limonaia italiennes pour cultiver les agrumes. A l’époque, on entreposait sous des arcades les spécimens les plus sensibles aux gelées. Progressivement, avec le développement de l’industrie de la verrerie, on obstrua les intervalles entre ces arcades avec de grandes baies vitrées.Une orangerie construite dans les règles de l’art est toujours orientée au sud, ce qui est également le cas au Château d’Auvers avec les deux orangeries qui regardent en direction de la vallée de l’Oise. Cette disposition permet la conservation d’une température ambiante optimale tout au long de l’année. Ainsi, en hiver, lorsque le soleil est bas, il apporte à l’intérieur de l’orangerie sa lumière directe et sa chaleur, tandis qu’en été, lorsqu’il est haut, ses rayons ne viennent pas frapper directement sur les vitres.

L’orangerie connut un grand engouement en Europe jusqu’à la fin du XIXème siècle. À Auvers, son architecture est contemporaine de celle du Château de Versailles, construite par Jules Hardouin-Mansart, et qui pouvait accueillir jusqu’à 1 500 arbustes, dont des orangers et citronniers. Dans le Val-d’Oise, non loin à l’Isle-Adam, ce fut également le cas au château de Stors. Aujourd’hui l’orangerie nord du Château d’Auvers abrite l’ancien nymphée qui a été restauré ainsi que des salles destinées à la restauration des groupes ou pour l’évènementiel.