Big Men / les prochains rois du pétrole de Rachel Boynton (États-Unis, 2013, 99’) a été récompensé par le Grand Prix du 31e Festival du Film d’environnement organisé par la Région Île-de-France du 4 au 11 février 2014.

Affiche du 31e Festival International du Film d'Environnement
Neuf jurys ont récompensé neuf films dans neuf catégories. La compétition a réuni plus d’une centaine de films sur le thème de l’environnement, (documentaires, fictions, courts métrages) et une vingtaine de webdocumentaires, en provenance d’une quarantaine de pays. La Région Île-de-France a renforcé le caractère international du festival en accueillant la première édition du Green Film Network (GFN), réseau international rassemblant une vingtaine de festivals de films d’environnement dont le Fife fait partie et en organisant une soirée européenne autour du gaspillage alimentaire.

Le FIFE s’est déroulé dans 12 cinémas de 8 départements franciliens : Paris (75), Viry-Chatillon (91), Chelles et Brie-Comte-Robert (77), Suresnes (92), Tigery (91), Pantin (93), Pontoise et Saint Ouen L’aumône (95), Élancourt, (78), Vitry-sur Seine, (94). Le public était au rendez-vous de cette nouvelle édition qui a réuni plus de 13 000 spectateurs en Île-de-France. Jean-Paul Huchon, président de la Région Île-de-France et Michèle Sabban, vice-présidente, se réjouissent de ce succès et félicitent chaleureusement les lauréats.

Le jury officiel, présidé par Rémi Bezançon, réalisateur, scénariste, producteur, était composé de : Catherine Dussart, productrice, Martin Jarrie, peintre et illustrateur , Bridget Kyoto, bloggeuse environnement, journaliste, Jérôme Schatzman, fondateur de Tudo Bom, marque de vêtement éthiques, Frantz Vaillant, rédacteur en chef à TV5 Monde, Jacques Weber, économiste et anthropologue, a décerné trois prix aux documentaires longs métrages présentés en compétition officielle.

Affiche du 31e Festival International du Film d'Environnement
9 jurys ont décerné les 9 prix suivants :
Grand Prix doté de 10 000 euros
Lauréat : Big Men / les prochains rois du pétrole de Rachel Boynton (États-Unis / Danemark/ Royaume-Uni, 2013, 99’)
Première française. En 2007, la société américaine Kosmos Energy découvre le premier gisement de pétrole du Ghana. Un documentaire d’investigation sur les méandres des contrats pétroliers. Cette étude des luttes de pouvoir autour d’un gisement de pétrole au Ghana offre à la fois un suspense à couper le souffle et une perspective pertinente sur les échecs de la mondialisation.
Dans la pure tradition du grand reportage d’enquête, Big Men plonge méticuleusement au cœur d’un sujet précis pour proposer un regard lucide sur les racines du dysfonctionnement de notre époque. Le cas à l’étude ? Une épopée juridique, politique et financière autour d’un gisement de pétrole situé au large du Ghana. Contactée par un entrepreneur local pour financer les premiers coûts d’exploitation, Kosmos Energy, une petite compagnie américaine, n’imaginait pas que sa course aux milliards serait pavée de tant d’obstacles. Bouleversements politiques, soupçons de corruption, destitutions, trahisons internes et pressions insoutenables des actionnaires forment la matière première d’un suspense haletant qui est aussi une mise à nu des dérives complexes de la globalisation économique.
Rachel Boynton s’est faite tout d’abord remarquer avec son documentaire court Our Brand is Crisis, filmé pendant trois ans sur deux continents différents. Il lui a rapporté de nombreuses récompenses et reconnaissances de la presse internationale. Elle a également participé comme producteur associée au documentaire Well-Founded Fear et au film People Like Us: Social Class in America. Elle a également produit et réalisé Pageant Perfect.

Prix du documentaire long métrage doté de 5 000 euros
Lauréat : The Land Between de David Fedele (Australie, 2013, 77’)
Dans les montagnes Gourougou du Maroc, la vie de quelques migrants subsahariens, guidés par l’espoir d’une vie meilleure, entre immigration clandestine, trafics divers et contrebande.
David Fedele est un cinéaste totalement indépendant. Il est réalisateur, producteur, et éditeur de ses films.

Prix spécial du jury doté de 5 000 euros
Lauréat : Calle Lopez de Gerardo Barroso & Lisa Tillinger (Mexique, 2013, 80’)
Une symphonie urbaine au cœur des rues de Mexico. Première européenne. Un film qui oscille entre documentaire microsocial et symphonie urbaine : c’est une série de portraits de différents personnages travaillant ou vivant le long d’une des rues les plus trépidantes et bruyantes du centre de Mexico. Dans le centre historique de Mexico, la rue López regorge de scènes de vie qui piqueraient la curiosité de n’importe quel passant avec une caméra. Aussi est-il facile de tomber dans un charmant mais superficiel panorama touristique du lieu. En revanche, Gerardo Barroso et Lisa Tillinger y demeurent et, forts de leur complicité avec les habitants de la rue, ils ont su capturer en une journée, du lever au coucher du soleil, le cycle quotidien du travail et la complexité sociale des échanges. Dans une photographie noir et blanc riche et sensible qui témoigne de leur expérience de directeurs photo, ils observent sans intervenir l’activité et la diversité des petits travailleurs de rue, et créent un véritable théâtre de la vie d’une grande profondeur humaine et sociologique.

Prix du jury étudiant
Prix du documentaire court doté de 4000 euros. Le jury étudiant, est présidé par la réalisatrice Michale Boganim.
Lauréats Ex aequo :

  • Alppikatu 25 – Home to the Homeless (Finlande) de Inka Achté et Marika Vaïsänen.
    Un film sur les petites histoires d’un refuge pour sans-abri géré par l’Armée du salut rue Alppikatu, à Helsinki. Au fil des années, plus de cinquante mille hommes y ont séjourné. Certains n’ont fait que passer, d’autres y sont restés plusieurs dizaines d’années. Ce film nous parle des espoirs et des rêves inouïs qui s’expriment derrière les centaines de portes identiques de cette institution monumentale et impersonnelle.
  • Mokan – Palms de Mohammad Ali Hashemzehi (Iran, 2012)
    Un vieux couple vit dans une petite vallée plantée de palmiers. Sans enfants, il traite les arbres comme les siens.

Prix du jury lycéens et apprentis
Prix du court métrage, doté de 4 000 euros. Le jury des lycéens et apprentis, présidé par le réalisateur Emmanuel Gras est composé de lycéens et apprentis d’Île-de-France.
Lauréat : Wind de Robert Löbel (Allemagne, 2013, 3’49’’).
Film d’animation sur la vie quotidienne de gens habitant une région ventée, désespérément exposée aux rigueurs du climat. Pourtant, ils ont appris à affronter ces conditions de vie extrêmes. Le vent crée ainsi un système naturel de vie.
Rober Löbel a été diplômé d’animation en 2012 à Hambourg. Il vit et travaille à Berlin.

2 mentions sans dotation ont été attribuées à :

  • Premier Automne de Carlos de Carvalho & Aude Danset (France, 10’30’’)
    Abel vit dans l’hiver, Apolline vit dans l’été. Tous deux vont devoir apprendre le compromis pour le bien de l’autre.
  • Vigia de Marcel Barelli (Suisse, 2013, 7’45’’)
    La mise en film d’un récit du grand père du cinéaste : les aventures d’une abeille qui quitte sa ruche en quête d’un lieu de vie plus confortable.

Prix du public
Prix de la Fiction – Prix du public doté de 5000 euros. Ce prix est décerné à l’issue d’un vote anonyme du public du festival en salles à l’issue des projections.
Lauréat : La Belle Vie de Jean Denizot (France, 2013) avec Nicolas Bouchaud.
Dix années que Sylvain et Pierre se cachent avec leur père sur les routes de France, après le divorce parental et les décisions judiciaires qui ont poussé Yves à la clandestinité. Mais les enfants ont grandi, et la cavale, sans fin, les prive des rêves et des joies de leur âge. Quand le filet se resserre et qu’il faut fuir à nouveau, Pierre, l’aîné, disparaît. Seul avec son père sur une île de la Loire, Sylvain rencontre Gilda : première fille, premiers regards tendres et première étape sur le chemin de la belle vie, la sienne.
Né en 1979, Jean Denizot est réalisateur. Après ses études de cinéma à l’université, il a été régisseur sur le court-métrage de Catherine Klein, Un autre homme, puis assistant réalisateur sur le court-métrage d’Arnaud Simon, Un camion en réparation. En 2006, il réalise son premier court-métrage, Mouche, qui a été sélectionné dans plusieurs festivals. En 2009, il réalise son second court-métrage, Je me souviens.

Prix du webdocumentaire
Prix du webdocumentaire doté de 1000 euros. Le vote des internautes sur le site web du festival désigne le gagnant de cette section.
Lauréat : Fort McMoney de David Dufresne (Canada / France, 2013).
Ce jeu documentaire trilingue – anglais, français, allemand – a été créé par David Dufresne. Produit par Toxa et l’Office national du film du Canada, en association avec ARTE et en partenariat avec Le Monde, Radio-Canada, le Globe and Mail et Süddeutsche.de. Fort McMoney est le résultat de plus de 2 ans d’enquête, 60 jours de tournage, près de 50 entrevues.
Le film est une plongée documentaire, interactive et ludique dans Fort McMurray en Alberta, une ville de la démesure, où se joue une partie du sort énergétique de la planète. En 10 ans, la ville est passée de quelques dizaines de milliers d’habitants à plus de 100 000. On y extrait chaque jour plus d’un million et demi de barils de pétrole. Dans moins de 20 ans, on en tirera quotidiennement 5 millions. En participant au jeu documentaire vous serez le témoin privilégié de ces changements et l’acteur essentiel de la destinée virtuelle de cette ville hors du commun.
David Dufresne est documentariste, auteur et coréalisateur du webdocumentaire Prison Valley, qui a reçu de nombreuses récompenses internationales, dont le World Press Photo 2011 (meilleur projet non linéaire). En 2012, il a publié Tarnac, magasin général, prix des Assises du Journalisme 2012. Ancien reporter pour Libération et rédacteur en chef d’iTélé (groupe Canal +), il a aussi fait partie de l’équipe fondatrice du site d’investigation Mediapart.

Prix éco bambins
Prix éco bambins doté de 1000 euros offerts par KissKissBankBank. Les enfants qui ont assisté aux séances d’Eco Bambins au Cinéma des Cinéastes ont voté pour l’un des huit courts métrages qui composent ce programme
Lauréat : Lift Off de Sandra Welte (2012, 4’05’’).
Pays-Bas Joey est un oiseau barbe bleue qui vit dans la magnifique jungle de Puerto d’Azu. Ces ailes sont si petites qu’il ne peut pas voler, alors quand il aperçoit l’amour de sa vie tout en haut d’un arbre, il doit faire preuve d’imagination. Atteindra-t-il un jour l’amour de sa vie ?
Sandra Welte est née en 1987. Elle vit actuellement aux Pays-Bas et travaille comme dessinatrice d’animation. Lift off est le film qu’elle a réalisé dans le cadre de son master d’études spécialisée de dessin d’animation. Ce film a été principalement réalisé avec des effets spéciaux en post-production. Dix mois furent nécessaires pour concrétiser le projet qui fût présenté pour la première fois le 27 juin 2012. Maarten Van Strien a composé la musique, tandis que Marcel Bouvrie s’est attelé aux effets sonores.

Prix du Green Film Network
Prix du Green Film Network doté de 5 000 euros. Le Green Film Network (GFN), réseau international rassemblant une vingtaine de festivals de films d’environnement dont le Fife fait partie. Il a organisé son premier Prix du GFN, sous l’égide du festival. Le jury, présidé par Michèle Sabban, vice-présidente de la Région Île-de-France et présidente du R20 (Regions of Climate Action) et composé de deux professionnels (Martin Atkin, directeur d’une agence de communication, spécialiste des questions environnementales et Jean-Pierre Bailly, producteur). Il récompense un documentaire environnemental issu d’une sélection de onze documentaires, présentés par les onze plus anciens et principaux festivals du réseau.
Lauréat : Amazon gold de Reuben Aaronson (USA).
C’est un film sur l’extraction illégale de l’or en Amazonie et le processus de destruction vorace qui nécessite cette extraction. Le film met en exergue un problème environnemental, humain et économique. Si cela continue, la forêt tout entière sera détruite. Nous avons tourné en Amérique du Sud mais ce type d’extraction sauvage existe un peu partout dans le monde. C’est un problème majeur et c’est très difficile d’arrêter le processus.