Hier au soir en faisant quelques courses, mon petit maraîcher de la rue de l’Ourcq (Paris 19e) m’a proposé de goûter une de ses cerises arrivées du Chili (sic !). Quelle ne fut pas ma surprise de déguster un fruit charnu, bien croquant, juteux juste ce qu’il faut, très sucré et parfumé… La cerise de Noël serait-elle meilleure que celle du début de l’été ?
Car cette année, chaque fois que j’ai tenté d’en acheter pour en goûter au coeur de la saison, je suis toujours tombé sur des cerises pleines d’eau, insipides, qui s’abîmaient vite. Et bien j’ai passé mon envie hier, oubliant les milliers de kilomètres effectués par ces fruits tout à fait hors saison ici à Paris. Pas une seule cerise abimée et je me suis régalé !
Bon, le prix étant… exorbitant, je me suis contenté d’une demi-livre, mais cela avait toute la saveur du fruit défendu… Il semblerait d’ailleurs que la demande soit importante au moment des fêtes de fin d’année. Je vous déconseille par contre les myrtilles, sans goût ni sucre. Et il y aurait beaucoup à redire sur certaines clémentines et pommes franchement dégueulasses.
Je ne peux pas m’empêcher d’exprimer mon désarroi… Si vous croyez que la vente de cerises chiliennes favorise le dynamisme du marché du travail au Chili, ne soyez dupe. Les agriculteurs sont obligés de vendre leur production à un oligopole d’exportateurs, quand les terres n’appartiennent déjà à un grand groupe étranger. Ce n’est pas le petit paysan pittoresque qui va se remplir les poches, mais le patron d’un groupe économique. Celui qui travaille la terre n’est d’ailleurs qu’un ouvrier agricole ne possédant un autre moyen de subsistance que sa main d’œuvre. Sachez également que le salaire équivaut à une dizaine d’euros par jour, dans de conditions déplorables, sans protection sociale pour la plupart des travailleurs, sans mentionner les conditions de logements ou de transport vers les lieux de travail. Si vous achetez de tels produits, soit des cerises chiliennes soit des mangues vietnamiens, vous participez activement à créer une demande néfaste. Optez par les produits locaux et de saisons. La France produits des fruits de bonne qualité. Je suis chilienne et je sais de quoi je parle.
Je suis très locavore (et responsable d’une “ruche qui dit oui” ) mais j’ai vécu au Chili: ce sont les meilleures cerises au monde. Je me souviens d’un petit vendeur dans le Sud en janvier qui dégoulinait de jus de cerises qu’il vendait. J’avais été choquée par son état mais 15 mn plus tard nous étions dans le même!! Chaque cerise explosait dans la bouche! Alors il m’arrive d’acheter 1 kilo de cerises chiliennes quand j’ai des invités…
alors …. dieu sait que je suis anti produits venus de pétaouchnok … mais je suis capable de faire une exception pour les fêtes ! pour le fun ! (d’ailleurs ….ananas, mangues … viennent de loin, mais sont un bon complément en hiver !) mais QUE à ce moment là !
sinon j’ai d’excellentes pommes d’un verger voisin, les clémentines corses, des noix d’auvergne à tomber , charnues et goûteuses ….
les clémentines corses sont absolument délicieuses, JPP ! et françaises …. bien que mon sang italien admette les clémentines siciliennes LOL ….
Alain, si en 2014 mes cerises sont aussi bonnes qu’en 2013, je vous préviens et vous faites un saut pour les manger sur l’arbre, gratis + l’amitié , vous vous régalerez !
Bravo Martine , je suis absolument contre le fait de manger hors saison fruits et légumes pour toutes les raisons écrites ci dessus
Il est possible de se procurer de délicieuses clémentines de Sicile (en cagettes) : il suffit de suivre les réseaux associatifs !
Rien de tel que de déguster un fruit juste comme on l’aime.
J’ai souvenir des reine-claudes du jardin de mes parents, toujours parfaites. Et les figues dans le midi cueillies sur l’arbre ….J’en salive !
Bien qu’aimant beaucoup votre blog, je n’ai encore jamais mis de commentaire. Et aujourd’hui je le fais pour protester! Des cerises du Chili!!! Même si elles sont bonnes et si cela fait travailler des Chiliens, c’est inconcevable de gaspiller toutes ces tonnes de kérosène pour les transporter chez nous. Et c’est quand même mieux d’apprécier les fruits en saison: les cerises au printemps, les raisins en automne, etc. Cela reste un cadeau de la nature au lieu d’être un bien de consommation. Bien à vous. Martine