Champs mécaniques – ville : Bruno Mazodiez

En 2013, à l’occasion de l’Année Le Nôtre, Versailles met à l’honneur le travail de ce visionnaire à travers des expositions, spectacles, fêtes et inaugurations de nouveaux lieux dans la ville. “Perspectives Paysagères” présente une exposition d’artistes contemporains dans le Parc Balbi et le jardin des musiciens italiens.
2013 est le 400e anniversaire de la naissance d’André Le Nôtre. La ville de Versailles, riche de son patrimoine, consacre cette année au grand jardinier de la cour de Louis XIV. L’architecte et dessinateur de jardins aux schémas de composition classique devenus modèles pour toute l’Europe des XVIIe et XVIIIe siècles s’illustre aux travers de tracés simples et de la perspective. Il est aussi à l’initiative de l’urbanisme moderne, sa perspective optique ayant engendré la forme de la ville au trident caractéristique des trois axes routiers menant au Château.
La ville entend à travers cet hommage valoriser son héritage végétal et urbain d’exception au travers de nombreux projets et manifestations sur l’année 2013 : projets urbains, création de jardins, expositions, conférences et animations événementielles.
Les jardins et la nature regagnent les faveurs de la ville pour une prise en compte de la dimension environnementale et écologique au sein de l’espace urbain. La ville voit l’ouverture à cette occasion de nouveaux lieux notamment la Cour des Senteurs avec les enseignes Guerlain et Le Nôtre, et les jardins des Étangs Gobert ou ceux de l’année Le Nôtre.
“Perspectives paysagères” est l’une des premières manifestations de cette année Le Nôtre. Elle présente les installations de plusieurs artistes contemporains s’inspirant du Land Art et travaillant sur les problématiques environnementales. Les œuvres sont disposées à la manière d’une promenade dans le Parc Balbi et le Jardin des Musiciens Italiens.
L’évènement créé par l’agence artistique Blueland présente le travail d’artistes in situ développant un discours sur l’environnement et une relecture du jardin à la
française, de la perspective et du bosquet, un ensemble de grands thèmes chers à Le Nôtre. La présentation des œuvres est menée sous le commissariat d’exposition de Timothé Toury et de son équipe de Blueland.
Les Animaux en Folie: Olivier Roche
L’exposition “Perspectives Paysagères” contribue à donner une vision contemporaine imaginée par 6 artistes de renommée nationale de l’esprit du paysagiste André Le Nôtre
actualisé au XXIe siècle. Dans le cadre de cette année culturelle en hommage à ce grand nom, qui reste 400 ans après, une référence mondiale du monde du paysage, il était
important pour une ville comme Versailles, compte tenu de l’implication historique du paysagiste, d’offrir au public un regard contemporain de son travail.
Un parcours dans la ville a été établi, une exposition au sein du parc Balbi montrant l’esprit de Le Nôtre au sein d’une exposition inédite et surprenante en reprenant certaines thématiques importantes dans la conception des jardins du paysagiste : la perspective, le bosquet, le jardin à la française et les innovations. Cette visite proposée au public permettra à chaque visiteur de se plonger dans l’univers du paysagiste, un lieu où se confrontent différentes notions temporelles, passé, présent et avenir réunis dans ce que pourrait être un
jardin artistique imaginé par André Le Nôtre.
Champs mécaniques dans le parc : Vincent Leroy
Les artistes apportent dans les créations un savoir-faire, une technique, une âme au Parc Balbi. Chaque installation participe à raconter au public l’esprit Le Nôtre au sein d’un voyage culturel empreint d’esthétisme pour célébrer cette date anniversaire. L’agence Blueland et son commissaire d’exposition Timothé Toury a mis toute sa création artistique au service de cette exposition pour proposer à chaque visiteur une rencontre inédite entre la création contemporaine et le paysage : Laurent Weiss, propose une œuvre monumentale de 10 m de haut un passage, un bosquet contemporain, Isabelle Aubry travaille sur l’empreinte de l’art au sein de la nature, Vincent Leroy transporte le public dans un champs dit mécanique pour la création d’un jardin à la française irréel, Aligna confronte le monde de la consommation et celui du jardin avec 2500 fleurs du XXIe siècle et François Abélanet met les dernières
innovations technologiques du végétal au service de l’exposition pour un parcours monumental dans la ville. Olivier Roche détourne les codes du pictogramme pour des représentations animalières, un clin d’œil au merveilleux des jardins imaginés par le paysagiste au Jardins des Musiciens Italiens.

Passage : Timothé Toury / blueland
Proposer au public ce voyage, un moment où revit l’esprit Le Nôtre par la création contemporaine, un hommage du XXIe siècle à ce grand paysagiste étonnamment moderne et inégalé après plus de 400 ans au sein de la ville qui a été sa plus belle réalisation, le chef-d’œuvre de sa carrière.
Les artistes
Aligna, Vincent Leroy, Isabelle Aubry et Laurent Weiss mettront en scène leurs œuvres dans le Parc Balbi tandis que Olivier Roche investira le Jardin des Musiciens Italiens et François Abélanet les avenues principales de Versailles. Les œuvres seront présentées du 15 avril au 8 juillet 2013.
L’œuvre de Laurent Weiss sera exposée de façon pérenne dans le Parc Balbi tandis que l’œuvre d’Olivier Roche perdurera jusqu’au mois de septembre.
Blueland est une agence culturelle qui représente et développe le travail d’artistes s’inscrivant dans le mouvement de l’Art Environnemental.
Il s’agit donc d’une plateforme de création artistique engagée dans le développement durable par l’expression du Land Art et de la conjugaison entre Art et Nature. Elle souhaite avant tout véhiculer des messages porteurs de valeurs, présenter une culture étonnante et percutante, transformer les espaces en lieux d’expositions faciles d’approche et d’appropriation pour le public. Par le biais d’œuvres originales, in situ, pérennes ou éphémères, Blueland touche aux préoccupations de la société actuelle pour améliorer le cadre de vie, redonner une âme à certains quartiers, renouveler la création et valoriser le patrimoine. Développant une approche différente et innovante, l’agence donne, par le biais d’un art respectant la nature, d’autres regards sur l’espace vécu au quotidien. Elle crée des évènements artistiques et des installations dans des espaces urbains, des espaces verts, pour des collectivités publiques, des sociétés ou des clients privés.
Ces installations se situent à l’intersection du land art, du design, de l’urbanisme, et du paysagisme. En créant du beau et de l’utile à la fois, en émouvant tout en informant, en étonnant et en faisant participer activement le public, les événements de Blueland démontrent que chaque lieu, chaque espace, est un écrin pour la culture et la nature.
L’expertise qu’apporte Blueland pour une programmation et une composition urbaine paysagère et culturelle, porte sur une mise en relation du site et de l’installation qui vient l’investir.
À l’apport amené par Blueland vient également s’ajouter celui des 70 artistes avec lesquels l’agence travaille. Ils mettent ainsi en relation les champs urbains, les paysages et le domaine artistique dans le but de repenser, réinvestir et dynamiser les espaces. Blueland se spécialise de plus en plus autour d’un type de démarches et d’actions qui vient transformer la ville et faire de la culture un liant entre environnement et public, s’inspirant d’un héritage, puisant dans une histoire collective propre au lieu investi.
Le Nôtre à travers les oeuvres contemporaines / Thématiques abordées
Les œuvres présentées se réunissent autour de différentes thématiques en référence à André Le Nôtre. Du jardin à la française au bosquet, chacune apporte une vision novatrice de l’art du jardin à travers l’art contemporain.
Jardin à la française
Les “fleurs urbennes” d’Aligna au Parc Balbi sont l’occasion de provoquer la rencontre de deux mondes opposés dont l’intersection serait la relecture de la tradition du jardin à la française.
Vincent Leroy crée un détournement de matière industrielle avec l’altuglas pour rendre une vision contemporaine du jardin – le jardin à la française revisité à travers “Champs Mécaniques”.
L’œuvre d’Isabelle Aubry est un détournement du jardin à la française visible par l’empreinte des motifs chers à Le Nôtre. L’œuvre se mue en deux phases : l’axe contemporain par la mise en place de formes chromées du jardin à la française sur la pelouse puis leurs empreintes, visibles après retrait de ces formes.
Le bosquet
La notion fondamentale du bosquet de Le Nôtre ressurgit à travers l’œuvre “Passage” de Laurent Weiss destinée à la pérennité – elle deviendra un espace d’appropriation du public et des versaillais.
“Pleins vides” de François Abélanet utilise la technologie novatrice de l’hydroseeding. Imaginez l’utilisation qu’aurait pu faire le paysagiste André Le Nôtre s’il avait eu accès à ces nouveaux moyens technologiques de développement du végétal ! C’est l’invention d’un nouveau code du jardin et à proprement parler du bosquet.

Le Merveilleux
“Les animaux en folie” d’Olivier Roche apportent une note de fantaisie à cet univers du jardin à la française. L’œuvre touche à la sensibilité de l’enfance, à travers les animaux, l’imaginaire du conte de fée comme une référence au faste qu’a été l’époque de Le Nôtre notamment dans les réceptions et fêtes galantes qui ont pu se produire dans ses jardins.
Les artistes et les œuvres
Aligna, “Fleurs urbennes”
Au Parc Balbi, ce sera le travail d’un artiste plein d’humour et de poésie qui pourra être contemplé. Ses “fleurs urbennes”, créées à partir de matériaux recyclés, bouteilles en plastique et débris métalliques, feront l’objet d’une installation monumentale disposée suivant un dessin de jardin à la française. Elles témoignent d’un mariage entre ville et nature et offrent un contraste étonnant tout en initiant une démarche environnementale.
Le groupe Clarins a donné un important nombre d’emballages de produits de beauté afin de réaliser une installation étonnante tout en sensibilisant le public à la notion du recyclage.
Vincent Leroy, “Champs mécaniques”
C’est un champ artificiel, une pelouse plastique fluorescente qui ondule doucement au gré du vent et des passants du Parc Balbi.
Vincent Leroy détourne un matériau réservé aux enseignes publicitaires aux propriétés réfléchissantes, pour utiliser une autre de ses qualités, sa flexibilité. 1 500 brins d’Altuglas de 1,50m de hauteur sont rigoureusement plantés avec des clous, seule façon de les ancrer en terre. C’est une installation faite de contraste : un alignement à la Le Nôtre mais avec un végétal hypertransgénique contemporain. Un matériau industriel transformé en matière poétique. Une installation monumentale de 1000 m2 traitée toute en légèreté et en douceur. C’est aussi sans doute le moment pour les promeneurs de Versailles de se transformer en milliers de petit poucet.
Isabelle Aubry, “Jardin à empreintes”
Mettre la nature au centre de notre vie, de notre quotidien n’est-il pas la préoccupation des architectes d’aujourd’hui ? Au cœur de leurs préoccupations, ne tentent-ils pas de nous interroger sur nos vies de demain ?
La préservation de l’environnement met à l’épreuve nos certitudes et change notre regard. Cette similitude entre architecture et monde végétal a l’ambition d’enrichir l’esthétique et la fonctionnalité du futur. De cette confrontation entre espace construit et espace naturel, à nous de faire la part des choses.
La réflexion artistique d’Isabelle Aubry s’est portée sur la nécessité d’étendre ses recherches plastiques dans un espace sans mur ni cimaise. Cette logique, en revisitant le jardin de Le Nôtre, nous donne la possibilité de cheminer jusqu’au lieu historique où l’architecte a savamment mis en jeu les notions d’espace, d’alignement, de perspective, de point de vue, de tension, de fragilité, d’équilibre. Dans un espace cerné de murs, le parc Balbi nous propose cette intimité du lieu qui n’est pas sans rappeler les bosquets du parc de Versailles, lieu également propice à la rêverie, avec son plan d’eau, sa grotte, son belvédère….. L’installation, quant à elle, se propose de rappeler que si tout semble maîtrise de la main de l’homme, sans notre intervention, la nature reprend ses droits, elle n’a ni Dieu ni Loi. Ainsi dans le temps de l’exposition, les éléments du “jardin d’éphémère”, vont laisser une empreinte sur le sol, par obstruction de la lumière, la photosynthèse ne se faisant plus, la couleur changera et nous donnera une deuxième proposition jusqu’à disparition totale du jardin.
Laurent Weiss, “Passage”
Laurent Weiss croise l’art du tressage, issu de l’École Nationale de Vannerie, il se distingue aussitôt, en tressage contemporain récompensé au niveau national et international (concours international de vannerie contemporaine /Tenerife /Canaries, Prix National des Métiers d’Art SEMA en création contemporaine, prix SODEC pour bijoux de jardin au Québec). Il réinvente la tradition de la vannerie pour créer des œuvres contemporaines éphémères s’insérant dans l’environnement paysager. Son œuvre “Passage” est le fruit d’un mélange vivant de matières et d’influences s’inscrivant comme un lien entre paysages passés et paysages à venir. Elle ouvre un dialogue avec le public qui la traverse.
François Abélanet, “Pleins vides”
La nature a horreur du vide. François Abélanet aussi.
Artiste multi facettes, expert en land art, il s’est pris d’affection pour certains de nos transformateurs électriques qu’il a décidé de transformer en sculptures éclectiques…
Utilisant pour cela de la mousse végétale naturelle, mais aussi du Dichondra, une plante vivace à feuillage fin et couvrant, il a dessiné courbes et circonvolutions, comptant sur l’instinct végétal pour obéir – ou pas – à ses intentions graphiques. Mais en grand connaisseur du monde végétal, il sait aussi que la plante est par nature indisciplinée, que les vides prévus peuvent se remplir, que les déliés peuvent se relier, et que les pleins peuvent déborder.
“J’aime l’idée que mes dessins (desseins) vont se révéler petit à petit aux regards. J’aime aussi le fait de ne pas maîtriser totalement le résultat et d’avoir peut-être des surprises.” Nous aussi !
*à découvrir Avenue de Saint-Cloud, Boulevard du Roi et Avenue de Paris.
Olivier Roche, “Les animaux en folies”
La démarche d’Olivier Roche est construite autour d’un langage universel qui vise à interroger l’espace et à repousser ses limites, en modifiant échelle et interprétation.
Disséminés dans le Jardin des Musiciens Italiens, ses “Animaux en Folie” viendront agrémenter la promenade d’une prise de conscience sur l’harmonie entre l’homme et la nature, équilibre souhaité par Versailles en tant que ville de la biodiversité.
Cet axe artistique facilitera l’approche pour les plus petits qui trouveront dans cette exposition une dimension concordant à leur univers et la formation de leur goût.
Exposition entrée libre et tout public.
Lieux d’expositions des œuvres
Le Parc Balbi
12, rue du maréchal Joffre,
Entrée par l’impasse le long du Lycée Jules Ferry, 78000 Versailles.
Jusqu’au 30 avril : 9h – 19h.
À partir du 1er mai : 9h – 21h.

Jardin des Musiciens Italiens
Quartier Montreuil
Rue Champ Lagarde (près du N° 15 de la rue et accessible également par la rue Pasteur), 78000 Versailles.
Jusqu’au 30 avril : 9h – 19h

À partir du 1er mai : 9h – 21h.

Avenue de Saint-Cloud, Boulevard du Roi et Avenue de Paris.

Lieux d'exposition des oeuvres / Perpectives Paysagères
Accès à Versailles depuis Paris
En train

  • RER C (titre Paris – Versailles Rive Gauche zones 1 – 4 (le ticket T+ n’est pas valable pour ce trajet).
  • Trains SNCF : Arrivée en gare de Versailles Chantiers depuis Paris Montparnasse; Arrivée en gare de Versailles Rive Droite depuis Paris Saint Lazare.
Rappel : le pass Navigo est dézoné le week-end.
Horaires des RER et des trains SNCF sur www.transilien.com
En voiture

  • Autoroute A13 sortie Versailles Centre.