Perruche, espèce exotique envahissante, ARB IdF, L'Institut Paris Region

L’ARB îdF, département Biodiversité de L’Institut Paris Region, publie l’analyse “Quelles relations entre espèces exotiques envahissantes et biodiversité en Île-de-France ?

Les gestionnaires d’espaces naturels publics ou privés sont de plus en plus préoccupés par les espèces exotiques envahissantes : l’Agence régionale de la biodiversité d’Île-de-France (ARB ÎdF) est ainsi régulièrement interrogée sur les impacts de ces dernières et/ou sur des méthodes de lutte.

L’analyse publiée aujourd’hui répond à la question de l’influence des espèces exotiques envahissantes sur la biodiversité francilienne sans focaliser sur une espèce particulière, et sans apporter de solutions techniques universelles, la gestion de ces espèces nécessitant toujours une analyse locale.

Il en ressort notamment que :

  • En Île-de-France, l’influence négative des espèces exotiques envahissantes sur les autres espèces et les milieux est plutôt marginale comparée aux effets de l’artificialisation du territoire et de l’intensification des pratiques agricoles, facteurs qui concourent ensuite à favoriser leur expansion.
    Ainsi, en termes de restauration et de conservation de la biodiversité, il convient de ne pas circonscrire les seuls efforts à la lutte contre les populations d’espèces exotiques envahissantes, mais de hiérarchiser les efforts en commençant par la désartificialisation des sols, la transition vers une agriculture davantage en lien avec le vivant et la restauration d’habitats naturels. Si toutes ces mesures sont à l’œuvre, il y a de grandes chances que les espèces exotiques envahissantes soient graduellement supplantées par des espèces locales parce qu’un milieu perturbé résiste moins bien à l’expansion des espèces introduites qu’un milieu en bonne santé.
  • La question se pose des coûts et de la nécessité de la lutte contre les espèces exotiques envahissantes. Si ces espèces ne sont que des espèces « passagères » du déclin de la biodiversité, si elles ne sont que le révélateur de notre influence croissante sur les milieux naturels, si elles bénéficient de la détérioration de ces derniers par nos activités, faut-il s’évertuer à les combattre quel qu’en soit le coût financier ? Ceci soulève le risque d’épuiser les budgets disponibles dans la lutte contre ces espèces au détriment de la renaturation des milieux artificialisés et de la restauration écologique des milieux naturels. De plus, la lutte contre les espèces exotiques envahissantes est rarement très ciblée (ex. lutte chimique) pouvant affecter la persistance de tout un cortège d’espèces indigènes déjà malmenées par les activités humaines.
  • Il reste pour autant indispensable de surveiller les espèces exotiques impliquées dans les questions de santé publique, comme le Moustique tigre ou les ambroisies, par exemple. En retenant aussi que dans ce domaine, seule une petite proportion des espèces pouvant poser des problèmes à la santé humaine ou aux activités économiques sont exogènes. Les Processionnaires du pin et du chêne, l’Ips typographe (scolyte) ou l’Altise du Colza sont des espèces natives d’Europe de l’Ouest par exemple.

Quelles relations entre espèces exotiques envahissantes et biodiversité en Île-de-France ?