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Depuis 2018, le Conservatoire botanique national (CBN) du Bassin parisien, service scientifique du Muséum national d’Histoire naturelle, participe à un vaste programme de conservation de la vigne sauvage en Île-de-France. 100 pieds vont être ainsi réimplantés sur le territoire de la Bassée entre Montereau Fault-Yonne et Nogent-sur-Seine, notamment au sein de la Réserve naturelle nationale (RNN) de la Bassée (Seine-et-Marne).

Ces travaux permettront le renforcement de cette population qui est l’une des plus importantes populations de vigne sauvage existant encore en France en 2022, dans un contexte de fortes pressions et de menaces pesant sur son habitat naturel.

L’une des plus importantes populations de Vigne sauvage (Vitis vinifera subsp. sylvestris) en France, parent sauvage de la vigne cultivée, se trouve près de Paris, au sein de la Bassée francilienne et auboise, et notamment dans la RNN de la Bassée. Cette partie de la vallée de la Seine, déjà fortement aménagée, est actuellement confrontée à l’exploitation régulière des alluvions ainsi qu’à la canalisation de la Seine, ce qui modifie son régime hydrique et porte atteinte aux forêts alluviales au sein desquelles pousse cette espèce sauvage. Fragilisée par ces activités humaines, la population de vigne sauvage de la Bassée est donc particulièrement vulnérable au changement climatique et au retour des activités vitivinicoles sur le territoire, la vigne sauvage étant particulièrement sensible aux maladies transportées par les vignes cultivées.

Le Conservatoire travaille ainsi depuis 2018 à un plan de conservation de la vigne sauvage, en partenariat avec l’Association de Gestion de la Réserve naturelle de la Bassée (AGRENABA). Tout d’abord un travail de caractérisation génétique a été effectué afin de vérifier la pureté des pieds de vigne sauvage dans et autour de la RNN. Une fois cette caractérisation effectuée, des prélèvements de grains de raisins et de sarments sur les individus de vigne sauvage ont conduit à l’établissement d’une collection de plants cultivés en jardin conservatoire. Les cultures ont ensuite été prises en charge par les équipes du Muséum national d’Histoire naturelle au Jardin des Plantes, et une introduction test a été effectuée en octobre 2021 sur le site de La Bassée.

Les jeudis 10 et 17 novembre 2022, une collection de 100 individus sera introduite, répartie sur 5 sites différents au sein de La Bassée, afin de renforcer la population naturelle. Au-delà de son importance dans la préservation de l’espèce et de son habitat, ce programme revêt plusieurs intérêts. D’une part, il s’agit d’une approche expérimentale originale pour mieux comprendre les menaces pesant sur la population de vigne sauvage de la Bassée francilienne. D’autre part, ce programme s’inscrit dans une démarche de sauvegarde des parents sauvages des espèces cultivées face au changement climatique. Enfin, ce programme propose aussi une réflexion plus globale sur le développement local des activités vitivinicoles qui pourraient impacter la population de Vigne sauvage francilienne.

Ce programme s’appuie sur les structures locales fortement impliquées dans la connaissance et la conservation du patrimoine naturel que sont l’Association des Naturalistes de la Vallée du Loing, Seine et Marne Environnement et l’Association Nature du Nogentais.