Haricots verts du Kenya

En allant chercher du pain le matin du 1er janvier, je me suis aperçu qu’il y avait un marché dans mon quartier comme les autres semaines. J’y suis donc passé pour faire quelques emplettes, notamment des légumes pour un potage “détox” d’après fêtes. Et quelle ne fut pas ma surprise de trouver des haricots verts filets frais vendus à 1,50 euros (et même 1 euro chez un marchand) le kilo alors qu’ils avaient été importés du Kenya… Moins chers que des pommes de terre ou des poireaux bien de chez nous !

En France, les haricots filets verts sont récolté dans les jardins en plein été, juillet à septembre étant la pleine saison. De vrais légumes d’été, que l’on peut consommer chez soi en hiver après les avoir congelés ou mis en conserves. Mais des beaux haricots frais et tendres un 1er janvier… À un prix défiant toute concurrence à cette époque de l’année, avouez qu’il y a quand même de quoi se poser des questions.

8 heures de vol en avion environ, quelques 6500 kms parcourus (et peut-être beaucoup plus !) et à l’arrivée, des légumes moins chers que les espèces potagères de saison (poireaux, carottes, radis noirs, pommes de terre, chicorées diverses, mâche, etc.) qui peuvent pousser en région parisienne. Je ne me souviens pas avoir trouvés les haricots verts beaucoup moins chers l’été dernier.

Ce n’est pas l’origine qui me dérange le plus, même si la distance énorme fait que la consommation de ces légumes n’a plus rien d’écologique tant il a fallu dépenser d’énergie fossile pour les acheminer jusqu’aux marchés parisiens. Mais ce prix modique (enfin relativement, car cela correspond quand même à 10 francs quand on fait la conversion même si dix ans après le passage à l’euro force est de constater qu’un euro correspond plutôt à un franc et non plus à 6,55957 francs) me laisse songeur quant au prix payé à l’agriculteur africain qui les a produits ? Entre le coût du transport, la marge du grossiste et celle du revendeur, que lui reste-t-il ? Pas grand chose certainement.

Haricots verts filets, mais aussi cerises, pêches, tomates, courgettes, aubergines ou poivrons, les légumes vendus à contre-saison sont nombreux. Encore quelques semaines et nous devrions voir arriver des caisses entières de fraises (il y a déjà quelques barquettes qui trainent).

Et le pire de tout, c’est que ces haricots voyageurs sont très tendres, sans aucun fil, des vrais haricots beurre. Mais ils ne doivent plus avoir beaucoup de vitamines…