Liste rouge régionale des amphibiens et reptiles d'Île-de-France

L’Agence régionale de la biodiversité, département biodiversité de l’Institut Paris Region publie la liste rouge régionale des amphibiens et reptiles. Un quart des amphibiens et reptiles est menacé en Île-de-France.

La Liste rouge régionale, réalisée à partir de la méthodologie de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), référence internationale standardisée, dresse, avec 48 357 données collectées sur plusieurs dizaines d’années, l’état des lieux des menaces pesant sur les amphibiens et les reptiles d’Île-de-France, mais aussi sur les solutions pour la préserver.

Des informateurs de l’état des milieux naturels

Les amphibiens et reptiles ont une biologie particulièrement intéressante pour évaluer l’état de conservation des milieux dans lesquels ils évoluent et, à l’inverse, des territoires desquels ils ont disparu. Sur les 27 espèces répertoriées et évaluées ici, 26% sont menacées et près de 30% sont quasi menacées.

Ces chiffres alarmants témoignent avant tout de :

  • La disparition de leurs habitats de prédilection, boisements, zones humides, pour les amphibiens et lisières, landes, fourrés pour les reptiles, liée à l’intensification agricole et la densification urbaine. Entre 2000 et 2017 :  47% des surfaces de milieux herbacés humides ont disparu, il en va de même pour les milieux herbacés calcaires (-42%), les landes (-21%) et les prébois calcaires (-25%).
  • Du morcellement et l’uniformisation du paysage francilien, entrave leur déplacement, mettant en danger les cycles biologiques, comme la migration nuptiale des amphibiens.
  • Des pollutions chimiques issues des aires urbaines et de certaines pratiques agricoles.
  • Du changement climatique qui modifie les signaux régulateurs des phases du cycle de vie :
    L’augmentation de la fréquence et de l’intensité des sécheresses compromet la reproduction des amphibiens par des mares asséchées de plus en plus tôt.
    L’augmentation moyenne des températures, au-delà de leur seuil de tolérance, les espèces se déplacent ou disparaissent car le milieu n’est plus adapté à leur survie.
    L’émergence de pathologies particulièrement graves chez les amphibiens, s’ajoute à tout cela comme la Chytridiomycose, champignon qui décime les populations d’amphibiens.

Les réponses existent

Ce document propose un ensemble d’outils réglementaires et techniques pour mieux les prendre en compte et les préserver. Il s’adresse aux gestionnaires, élus, aménageurs et à toute autre personne désireuse de mieux prendre en compte la biodiversité.

  • À l’échelle nationale, l’élaboration du futur Plan national d’action sur les vipères, et sa déclinaison régionale, permettront d’initier des politiques locales ambitieuses pour la conservation de ces espèces méconnues. La mise à jour de la Stratégie de création des aires protégées (SCAP) constitue un levier pour sanctuariser les sites abritant des espèces menacées qui bénéficient encore trop peu de ces zonages.
  • À l’échelle locale, les documents de planification permettent d’identifier les sites à préserver ou à renaturer. Grâce à une meilleure prise en compte des besoins de ces espèces, il est possible de recréer des milieux favorables afin d’enrayer le déclin des populations.