6e édition des Jardins du monde en mouvement du 3 mai au 3 novembre 2023

Du 3 mai au 3 novembre 2023, la Cité internationale universitaire de Paris présente la 6e édition des Jardins du monde en mouvement organisée avec le soutien en mécénat de la Caisse des Dépôts. Six projets ont été sélectionnés à l’issue d’un concours proposant aux jeunes talents d’imaginer des créations éphémères paysagères, architecturales, botanistes et artistiques dans le parc de 34 hectares de la Cité internationale.

Les lauréats disposent de 8000 euros chacun pour investir le parc et y installer, dès le 3 mai, des œuvres inédites qui dialoguent avec le patrimoine bâti et explorent les ressources paysagères. La Cité internationale invite les visiteurs à une déambulation poétique et artistique de jardin en jardin, d’arbre en arbre, une évasion sensible au cœur de l’été parisien. A découvrir en famille et gratuitement.

Chaque année depuis 2017, le concours Jardins du monde en mouvement fait appel à des créateurs inscrits dans une école d’architecture, d’urbanisme, de paysage et aux jeunes professionnels, possédant au maximum dix ans d’expérience, pour réaliser un jardin éphémère à la Cité internationale.

Jardins du monde en mouvement offre aux jeunes talents l’opportunité de sortir du format habituel de la maîtrise d’œuvre pour s’approprier un espace paysager, le doter d’un projet créatif et engagé. Ils sont invités à interagir sur les ressources du parc et à apporter des éclairages sur son potentiel écologique. Ces œuvres paysagères comportent toutes une dimension de développement durable : matériaux biosourcés, récupération des eaux pluviales, partage des ressources ou encore comportements écoresponsables.

Ce festival invite le public à vivre le parc de la Cité internationale autrement dans un rapport plus attentif et plus respectueux à sa préservation, sa richesse, son environnement et sa biodiversité, un éveil aux espèces animales et végétales qui vivent dans le parc, au même titre que les 6800 résidents internationaux.

Nuée, Flora Marchand, Architecte et céramiste

Nuée
Flora Marchand
Architecte et céramiste
Diplômée de l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Paris La Villette.

Les toitures de la Maison d’Asie du sud-est dont les angles sont relevés semblent défier le ciel pour la protéger des pluies, éloigner les mauvais esprits. Or dans ce jardin, le bassin rappelle combien l’eau est devenue précieuse. Une multitude de tuiles courbées s’élèvent pour recueillir la pluie. Un écosystème de plantes pionnières a éclos, accueilli par cette matière poreuse. La structure légère en bambou exalte les potentiels de cette fibre végétale venue d’Asie, parfaitement adaptée à notre climat. « Nuée » s’inscrit dans une recherche en partenariat avec le Musée national de l’histoire naturelle, l’Argilerie et la briquetterie Dewulf pour la fabrication de céramique capable de favoriser la colonisation par les mousses.

Miroir de canopée, Maria Ibanez Lago, Plasticienne et scénographe

Miroir de canopée
Maria Ibanez Lago
Plasticienne et scénographe
Diplômée de l´Ecole nationale supérieure des arts décoratifs de Paris.

L’installation  Miroir de canopée est une halte dans l’allée de tilleuls qui nous incite à orienter au sol le regard porté sur leur canopée. Deux talus végétaux invitent à s’asseoir autour d’un tapis de pétales, qui jouent avec la lumière reflétée sur une surface dorée.

C’est un regard inversé, un espace où le ciel et le sol se confondent, un ciel végétal et un sol solaire. En repos sur les talus végétaux, regarder les mouvements de ce tapis pointilliste nous amène à lever les yeux vers le feuillage en hauteur, et faire le lien entre les éléments. C’est une ponctuation dans cet espace de circulation, qui appelle à se poser et changer son rythme interne.

Utopie entomologique, Raphael Emine, Plasticien

Utopie entomologique
Raphael Emine
Plasticien
Diplômé de la Villa Arson en 2014

Utopie entomologique est une architecture fantastique destinée à la nidification d’insectes. Réalisée en céramique traditionnelle et en impression 3D céramique, elle est conçue comme un écosystème habité par les insectes mais aussi par des plantes en croissance, des végétaux en décomposition et des réserves d’eau. Ses formes évoquent un métissage architectural fantastique qui entre en résonnance avec la diversité des architectures présentes à la Cité internationale. En mettant en relation les différents êtres vivants occupant un même territoire, ce projet émet la possibilité d’une architecture interespèce et inclusive pour les non humains.

Zootrope, Victor Masferrer, Sculpteur

Zootrope
Victor Masferrer
Sculpteur
Diplômé de sculpture à l’Escola Massana de Barcelona

Un zootrope est un dispositif ancien qui générait l’illusion du mouvement à travers les dessins qu’il contenait. Il est composé des mots (zoós), adjectif signifiant “vivant”, et (tropé), substantif qui désignait une « révolution ». Dans cette installation, “le vivant” est la Cité internationale elle-même, son parc et ses habitants,  autour de laquelle tourne la terre, soumise au cycle des jours et des nuits, qui renvoie à la « révolution ». Zootrope utilise la solarigraphie ou photographie à très longue exposition comme un  moyen de montrer la lumière que l’arbre reçoit pendant un mois. L’arbre devient ainsi le protagoniste, qui observe son environnement arboré et bâti exposé aux flux lumineux.

Culture textile, Amandine Massé, Plasticienne; Tristan Israel, Architecte

Culture textile
Amandine Massé
Plasticienne
Diplômée de l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Paris

Tristan Israel
Architecte
Diplômé de l’Institut national supérieur des sciences appliquées de Strasbourg

L’installation créée pr Amandine Massé et Tristan Israël est composée de deux toiles mi-textiles et mi-végétales s’extrayant de la terre. Elle matérialise le passage souterrain de l’ancienne voie de chemin de fer aujourd’hui empruntée par le RER B et questionne notre rapport à la pollution engendrée par l’industrie textile. Au XXIe siècle, cette industrie est l’une des plus grosses sources de pollution mondiale. Si sa production est impactante, la fin de vie d’un vêtement a aussi un coût écologique et social. Des millions de tonnes de vêtements sont jetés par an en Europe et revendus sous forme de “don” à l’étranger. La majorité arrive dans des pays d’Afrique, ou les 3/4 sont inutilisables et finissent dans d’immenses décharges à ciel ouvert.

Echo Beyrouth, Taline Patchanian, Architecte paysagiste

Echo Beyrouth
Taline Patchanian
Architecte paysagiste
Diplômée de l’Ecole nationale supérieure du paysage de Versailles

Cette installation, située en vis-à-vis de la Maison du Liban, matérialise la forme graphique de la réverbération du son qui produit l’écho. Elle invite les visiteurs à expérimenter à travers les cinq sens l’identité du paysage sonore de Beyrouth. De part et d’autre des lattes de bois, des matériaux recyclés (argile, acier, métal, verre brisé, pierre naturelle) se combinent à des plantes locales libanaises pour symboliser les échos identitaires de la capitale. Cette création offre une expérience sensorielle à la fois sonore, perceptible, olfactive, tactile et aromatique. Le mot écho fait également référence à l’écologie et détermine le choix d’une palette végétale qui répond aux échos recherchés.

La Cité internationale s’engage pour les jeunes talents

La Cité internationale engage des projets aux valeurs collaboratives et connecte les jeunes talents d’horizons différents. Elle encourage les initiatives culturelles, intellectuelles et artistiques qui visent à donner un sens au monde. Fidèle aux valeurs de ses fondateurs, elle les fait rayonner au plus grand nombre, d’une part, en accompagnant les jeunes talents qui ont besoin d’aide pour s’épanouir et réussir, d’autre part en encourageant la création et les initiatives culturelles.

Un patrimoine paysager exceptionnel qu’il faut préserver

Le parc de la Cité internationale a été aménagé dans les années 1930 par Jean Claude Nicolas Forestier, puis Léon Azéma, en coordination avec l’architecte du campus, Lucien Bechmann. D’une superficie de 34 hectares, il est situé sur le terrain des fortifications de Thiers détruites au début du XXe siècle.

Deuxième parc de Paris par sa superficie, il est un des poumons verts du sud parisien. Il favorise la préservation d’une flore et d’une faune rares dans Paris intra-muros grâce à son mode de gestion écologique. Il offre un riche patrimoine naturel, vital pour l’habitat, l’alimentation et la reproduction de nombreuses espèces. Il compte 3 045 arbres de 235 espèces et 179 espèces végétales et on dénombre 52 espèces d’oiseaux représentant plus de 25% des espèces connues à Paris.

Composé de jardins, d’espaces boisés, de grandes allées bordées d’arbres et d’une grande pelouse centrale, il est devenu précurseur en matière de préservation de la biodiversité et de gestion écologique. Son mode de gestion basé sur une approche différenciée des espaces et l’abandon des produits phytosanitaires depuis 2009 est l’un des points forts de la démarche de développement durable de Cité internationale.

 Vers la création d’une « collection de jardins » contemporains dans le parc de la Cité internationale

Afin de composer à terme une collection de jardins contemporains faisant écho à la collection architecturale composée des 43 maisons, certaines œuvres sont conservées au fil des années. Les critères retenus sont la cohérence avec l’architecture, l’inscription dans le paysage du parc, la pertinence du concept, le rôle social et l’évolution botanique du jardin.

Informations pratiques

Cité Internationale Universitaire de Paris
17, boulevard Jourdan, 75014 Paris.
RER : ligne B, station Cité Universitaire
Tramway : ligne 3a, arrêt Cité Universitaire

Du 3 mai au 3 novembre 2023 de 8h à 22h