L’Observatoire régional de santé et l’Agence régionale de la biodiversité Île-de-France, départements de L’Institut Paris Region, publient l’étude “Santé et biodiversité Analyse des enjeux pour une approche intégrée en Île-de-France“.
Des pandémies à l’action publique locale
L’actualité rappelle constamment les liens étroits entre la santé humaine, celle des autres êtres vivants et le fonctionnement des écosystèmes. La pandémie de Covid-19 ou celle de l’influenza aviaire illustre que la plupart des maladies infectieuses émerge du monde vivant. Le moustique tigre, vecteur potentiel de maladies infectieuses telles que la dengue, chikungunya, Zika, implanté durablement en Île-de-France, fait ainsi l’objet de beaucoup d’attention. Les pollinoses, par leur fréquence (plus de 20% de la population est concernée) et leurs effets induits sur la santé, constituent également une préoccupation forte de santé publique.
Pour autant, bien que les multiples interactions entre santé humaine et biodiversité se définissent souvent à travers les risques que peut poser le contact avec la faune et la flore sur la santé humaine, appréhender la biodiversité seulement comme une source de propagation de maladies serait trompeur. Les liens entre santé et biodiversité s’observent aussi, et surtout, par les bénéfices retirés de la préservation et la reconquête de la biodiversité dans nos territoires, en matière de bien-être physique, de santé mentale, d’adaptation au changement climatique, du fait notamment du rôle « régulateur » des écosystèmes…
Ainsi, le concept “One Health”-“Une seule santé” a émergé dans les politiques de santé-environnement, partant du principe que prendre soin de la nature, c’est aussi prendre soin de notre santé. Si cette notion est évoquée à l’échelle globale, elle peut aussi se décliner dans les territoires. Dans ce contexte, une première démarche de réflexion commune a été lancée entre deux départements de L’Institut Paris Region, l’Observatoire régional de Santé et l’Agence régionale de la Biodiversité en Île-de-France, et conduit à ce rapport qui examine les principaux enjeux intimement liés au double défi de préserver la biodiversité et promouvoir la santé.
Comment faire évoluer les pratiques ?
Cette étude s’adresse aux décideurs territoriaux dans un contexte de révision du plan régional santé environnement francilien piloté par l’Etat et le Conseil régional et dont l’adoption est prévue au second semestre 2023. Outre le décryptage des interactions, le rapport propose 14 fiches-pratiques. Elles proposent, à partir de retours d’expérience de territoires, des méthodes et pistes d’actions concrètes dans le but de décliner des politiques publiques et autres projets locaux respectueux du vivant et promoteurs de santé en matière d’aménagement et d’urbanisme, de transports, d’éducation ou de recherche, etc.
Préserver la biodiversité tout en maximisant les bénéfices pour la santé nécessite, en effet, une évolution des pratiques. Plusieurs préconisations ont ainsi été élaborées :
- Transversalité : Le décloisonnement des politiques publiques à l’échelle du territoire afin de privilégier une approche transversale des stratégies et des actions.
- Cohérence : L’association des collectivités afin de mettre en œuvre des politiques publiques adaptées, cohérentes impliquant de nouveaux acteurs dans la décision, le plan climat-air-énergie territorial de Grand Paris Grand Est en est un exemple.
- Recherche territorialisée : L’amélioration des connaissances favorisant la compréhension éclairée des risques grâce au déploiement de la recherche pluridisciplinaire au cœur des territoires, à l’image du DIM 1Health et un soutien à l’ingénierie territoriale s’appuyant sur des outils tels qu’un pollinarium sentinelle®.
- Formation et accompagnement : L’appropriation et l’acculturation des acteurs aux enjeux relatifs à la santé et à la préservation de la biodiversité par le biais de la sensibilisation, la formation, le dialogue et l’accompagnement par des structures ressources citées pour certaines dans le rapport.
