L’équilibre du jardinier
Renouer avec la nature dans le monde moderne
Sue Stuart-Smith, Albin Michel, mai 2021
L’adage chinois, « qui soigne son jardin soigne son âme » rejoint Voltaire pour qui « il faut cultiver son jardin » au sens propre. C’est le secret de l’équilibre du jardinier. Tel est le propos de Sue Stuart-Smith.
S’occuper ne serait-ce que de quelques fleurs dans une jardinière ouvre un espace sur l’imaginaire, vital pour l’équilibre psychologique. Jardiner nous inscrit dans le cycle de la nature, nous met en lien avec le deuil et la renaissance. C’est une activité qui accompagne la vie, où il n’y a pas de place pour la compétition, une activité réparatrice, autant réappropriation d’un espace que celle d’un soi traumatisé. Sue Stuart-Smith s’appuie sur des exemples d’expériences d’ateliers thérapeutiques : les prisonniers récidivent moins, les ados à risques poursuivent davantage d’études, celles souffrant de syndrome post-traumatique retrouvent une forme d’apaisement, les personnes âgées sont en meilleure forme physique et morale. Elle relate également son expérience personnelle en donnant pour exemple son grand-père, souffrant de stress post-traumatique après son retour de la première guerre mondiale et qui s’est rétabli après s’être inscrit à un programme de réhabilitation horticole.
C’est un essai original, vivant, qui fait un bien fou. Un modèle dans le genre narratif non- fiction en matière de livre psy, tout comme Bessel Van der Kolk, avec Le corps n’oublie rien, ou Oliver Sacks qui a d’ailleurs écrit que la nature et les plantes étaient souvent plus efficaces que bien des médicaments.
