La phalangère (Chlorophytum comosum ‘Vittatum’ et les autres variétés) a retrouvé un regain d’attractivité ces dernières années avec tout le battage médiatique qu’il y a eu autour des plantes d’intérieur dépolluantes. Dépolluante ou pas, cette plante qui se plaît aussi bien dedans que dehors pendant la belle saison, pousse facilement et permet de vite composer de belles suspensions.

Plante d'intérieur à feuillage panaché

Potées de phalangères (Chlorophytum comosum 'Vittatum') dans ma salle à manger, juillet 2010, photo Alain Delavie

Cette plante d’intérieur, parfois proposée pour la décoration à l’extérieur des potées, jardinières ou massifs d’été, forme une rosette de feuilles effilées qui donnent à la plante un aspect ébouriffée quand elle prend de belles proportions. Un peu comme une très grosse touffe d’herbe aux larges feuilles. Ses petites fleurs étoilées sont blanches. Elles sont groupées à l’extrémité de longues tiges fines, de couleur crème. Elles apparaissent au printemps et en été. Quand elles se fanent, elles donnent ensuite des jeunes plantes en tous points similaires à la plante mère et qui s’enracinent facilement dans l’eau ou dans du terreau. Ces stolons qui apparaissent en nombre pendant la belle saison ont valu le surnom de “plante araignée” à cette espèce et à ces variétés horticoles.

Sa culture est des plus faciles. Il faut l’installer dans un terreau léger, riche et humifère. La plante pousse vite et a besoin d’un rempotage annuel. Pendant la belle saison, il faut l’arroser régulièrement, mais en attendant que le sol sèche en surface entre deux apports d’eau. La phalangère a des grosses racines tubérisées qui lui permettent de résister à une sécheresse passagère. Un excès d’arrosage entraine la pourriture des racines et du collet, ce qui peut être fatal à la plante. Elle pousse bien sans engrais, mais pour obtenir une grosse potée au feuillage abondant et aux nombreux stolons, il est préférable de lui donner un engrais complet liquide tous les quinze jours, de mars à septembre. Cet apport de fertilisant est nécessaire quand on laisse tous les stolons sur la plante mère pour obtenir une plus grande suspension.
Cultivée à l’intérieur, elle apprécie un emplacement clair, sans soleil direct. Une pièce chauffée modérément lui convient mieux, les fortes températures entrainant une sécheresse de l’air ambiant qui a pour effet de provoquer le brunissement de la pointe et du bord des feuilles. Si vous la cultivez dehors à partir du mois d’avril, vous pouvez l’installer à mi ombre ou à l’ombre. C’est alors une compagne idéale pour les impatiens, les bégonias ou les fuchsias.

Les différentes variétés de phalangère :
Elles sont rarement étiquetées correctement dans les points de vente de jardinage qui se contentent le plus souvent de la mention “Chlorophytum”. C’est comme ça que j’ai acheté mes deux derniers pieds, juste sur l’aspect du feuillage. Je trouvais la panachure centrale particulièrement blanche et belle.

Chlorophytum comosum ‘Vittatum’ forme une rosette de feuilles effilées d’un vert moyen, mesurant de 15 à 30 cm de longueur, marquées d’une bande centrale, parfois assez large, blanche ou crème.

Plante d'intérieur à feuillage panaché

Chlorophytum comosum ‘Vittatum’, juillet 2010, photo Alain Delavie

Chlorophytum comosum, l’espèce type, a des longues feuilles vert franc, rubanées et effilées.
Chlorophytum comosum ‘Variegatum’ (= C. comosum ‘Elatum’) donne une rosette de feuilles panachées irrégulièrement de blanc ou de jaune.
C. comosum ‘Mandaianum’ a des feuilles de 10 à 15 cm de longueur, vert sombre avec une rayure centrale jaune.
C. comosum ‘Picturatum’ est proche de la variété précédente par ses feuilles vert moyen de 30 cm de longueur environ, à rayure centrale jaune.
C. comosum ‘Bonnie’ a des feuilles panachées de blanc et rubanées, qui s’enroulent sur elles-mêmes.
C. comosum ‘Ocean’ a des feuilles assez courtes et larges, vert vif foncé bordé d’une fine strie crème de part et d’autre du limbe foliaire.
Vous trouvez aussi couramment dans les points de vente de jardinage une autre espèce, Chlorophytum laxum ‘Bichetii’, aux feuilles plus petites, vert foncé finement bordé de blanc.

La phalangère a-t-elle un pouvoir dépolluant ?
Le 28 juin 2010, l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur (OQAI) a proposé un point scientifique sur les connaissances actuelles concernant l’épuration de l’air intérieur par les plantes. Une des conclusions est que l’utilisation des plantes en pot n’apparaît pas efficace pour éliminer les polluants dans les espaces clos. Le chlorophytum a montré des effets dépolluants en laboratoire, mais ils n’ont pas été confirmés pour des conditions réelles.