9ème édition de La Fête des mares du 1er au 9 juin 2024 dans toute la France

Du 1er au 9 juin 2024, la Fête des mares revient pour une 9e édition avec un objectif ambitieux : « Retisser » les liens du vivant, non seulement par la valorisation du bénéfice des mares sur la restauration des réseaux écosystémiques, mais aussi par le réapprentissage du lien sensible et culturel entre les humains et ces petites zones humides, objets hybrides de nature, foisonnants de vie.

Pilotée par la SNPN (Société Nationale de Protection de la Nature), la Fête des mares organise chaque année sur l’ensemble du territoire français de nombreux événements : sorties nature, ateliers pédagogiques, chantiers participatifs, conférences-débats…

Ces animations sont l’occasion d’expliquer les fonctions écosystémiques supportées par les milieux humides, d’alerter sur les conséquences du changement climatique, de faire découvrir les enjeux des solutions fondées sur la nature, mais aussi le bien-être et les bénéfices d’une meilleure relation entre les humains et le reste de la nature.

Les réseaux écologiques, un enjeu majeur

Les activités humaines participent à une transformation de plus en plus rapide et profonde de notre environnement qui se manifeste notamment par des bouleversements climatiques et un déclin massif de la biodiversité. L’artificialisation et la fragmentation des paysages est l’une des principales atteintes au fonctionnement des écosystèmes, avec le changement d’usage des espaces naturels et agricoles (urbanisation ou intensification agricole par exemple).

Or, pour pouvoir se rencontrer, se reproduire et se perpétuer, les espèces ont besoin de lieux de vie reliés entre eux. Cela implique de déployer une vision plus dynamique et intégrée tenant compte des flux biologiques entre les habitats, de la diversité des espèces – même les plus « ordinaires » – mais aussi de la diversité des activités humaines qui partagent le même territoire.

Retisser le sentiment d’appartenance à la nature : une stratégie gagnant-gagnant

Les grands groupes d’experts internationaux affirment que les objectifs de préservation de la biodiversité et du climat ne seront pas atteints sans un « changement transformatif » des valeurs comprenant une « prise de conscience du lien entre la lutte contre la crise environnementale et la mise en place de nouvelles normes concernant les relations entre les humains et la nature ». (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques – IPBES, 20191)

Un des leviers pour atteindre cette prise de conscience est de retisser, de recréer, un sentiment d’appartenance de l’humain à la nature. Des études ont montré que cette connexion humain-nature permet de renforcer à la fois le bien-être des citoyens, et leur engagement pour la préservation de la biodiversité2. Cette connexion se fait notamment en passant du temps dans la nature, seul ou en
groupe. La population humaine vit de plus en plus éloignée de la nature et les interactions directes avec la nature sont en déclin à travers le monde. Pour affronter les enjeux écologiques du XXIe siècle et les transformations sociales nécessaires, il est important de conserver un lien physique et psychologique avec la nature. Cet enjeu était d’ailleurs au programme de la 15e Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique (COP15) qui a eu lieu au mois de décembre 2022 et qui avait pour objectif de permettre aux populations humaines de « vivre en harmonie avec la nature » d’ici 2050. La Fête des mares, de par sonfonctionnement, permet aux humains de (re)tisser des liens avec leur environnement. Les mares, du fait de leur taille, de leur répartition et de leur accessibilité (on estime qu’il y a 600 000 à 1 million de mares en France !), constituent de magnifiques supports pour redécouvrir la nature et la diversité des êtres vivants qui la compose, en plus d’être idéal pour proposer des activités pédagogiques.

Les (petites) zones humides, pourvoyeuses de solutions face aux défis sociétaux croissants

En plus d’accueillir une riche biodiversité, les mares rendent des services essentiels. Les zones humides, dont les mares sont de fantastiques petits représentants, constituent l’écosystème le plus détruit de la planète, connaissant un déclin trois fois plus rapide que la forêt. Mais au fil de leur disparition, elles se révèlent être la typologie de milieux qui contribue le plus à l’humanité. Plus d’un milliard

de personnes en dépendent directement pour leur existence et bien plus encore bénéficient de leurs pouvoirs extraordinaires. Elles sont les « reins de la nature », purifiant l’eau que nous polluons. Gigantesques éponges, elles captent les précipitations de plus en plus irrégulières et souvent massives, atténuent les pics de crue, rechargent les nappes phréatiques et soutiennent les débits des rivières lors de sécheresses plus longues et plus intenses. Les hydrologues l’attestent : la façon la plus efficace et durable de stocker l’eau et de la rendre disponible pour divers usages est des’assurer que les nappes phréatiques et les zones humides soient pleinement fonctionnelles et interconnectées.

Alors que les défis sociétaux – sécurité alimentaire, changement climatique, approvisionnement en eau, santé humaine… – n’ont jamais été aussi intenses, il est urgent de protéger et restaurer massivement les zones humides. Ce sont des solutions très efficaces, peu coûteuses et offrant de multiples bénéfices collatéraux. Des solutions fondées sur la nature.

À l’occasion de la 9e édition de la Fête des mares 2024, la SNPN et ses partenaires souhaitent que la prise en compte des réseaux écologiques, c’est-à- dire la capacité des espèces à traverser le paysage pour passer d’un milieu habitable à un autre, soit un concept plus familier du grand public et devienne un impératif des politiques de conservation de la nature.

Il faut (re)créer des réseaux écologiques entre des espaces autrefois morcelés en retissant une trame verte et bleue à travers le pays. Il s’agit de rebâtir des corridors verts (haies, espaces forestiers, …) et bleus (renaturation de cours d’eau et préservation et restauration de zones humides) entre différents réservoirs de vie.

Pour en savoir plus : https://www.snpn.com/actions/fete-des-mares/

La SNPN

La SNPN est une association à caractère scientifique qui se consacre à l’étude et à la protection de la nature, pour permettre aux écosystèmes et aux espèces d’exprimer le plus librement possible leurs potentialités adaptatives et évolutives. La qualité de leurs interrelations avec les sociétés humaines est également prise en compte. Fondée en 1854, elle est reconnue d’utilité publique depuis 1855. La SNPN a participé à la création de la convention de Ramsar de 1971 sur les zones humides et assure aujourd’hui sa politique de sensibilisation en France. L’action de la SNPN en faveur de ces milieux remarquables est quotidienne : elle gère trois réserves nationales en zones humides (Camargue, Grand-Lieu et plaine des Maures) et oeuvre, depuis 2007, à la préservation des milieux humides d’Île- de-France. Enfin, elle coordonne et anime le laboratoire d’idées « Zones humides » qui émet des avis et fait des propositions pour la préservation de ces milieux.