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De nombreux quartiers durables se sont construits en Île-de-France depuis une dizaine d’années. Ces projets exemplaires, souvent perçus comme des modèles de quartier idéal, offrent de nombreuses similitudes avec les cités-jardins. Quelles grandes valeurs sont aujourd’hui réinterprétées dans les nouvelles formes urbaines ? Comment peuvent-elles répondre aux enjeux contemporains ?

Durant l’entre-deux-guerres, la construction de cités-jardins, dans un contexte de crise du logement, a amorcé une réponse sociale en créant des logements sains et confortables dans des écrins verdoyants. Un siècle plus tard, les quartiers durables y font écho par leurs idéaux et leurs formes. Inspirés par divers projets emblématiques européens, ce sont les engagements pris lors du « Grenelle de l’environnement » en 2007 ainsi que la création de labels et de dispositifs financiers qui vont inciter les villes à intégrer l’écologie dans leurs opérations.

Une qualité reconnue à presque toutes les cités-jardins est leur composition architecturale, urbaine et paysagère. Il ne s’agit pas seulement de cités au milieu de jardins, mais d’ensembles dont tous les éléments sont en relation formelle et fonctionnelle. Les cités-jardins assurent ainsi une qualification des espaces ouverts, une hiérarchie entre ces espaces, du jardin aux voies, en passant par les bâtiments, et une liaison entre tous ces éléments. Les espaces sont qualifiés dans la mesure où il n’y a pas de délaissés : chacun possède une fonction dans une emprise repérable. Ils sont classés, des plus publics aux plus intimes, avec des formes intermédiaires comme des placettes dont le statut est public mais l’usage est celui du voisinage. Cette hiérarchie s’exerce aussi pour la voirie, depuis les places et les rues principales jusqu’aux ruelles, venelles et sentes piétonnes. Enfin, les espaces sont reliés, avec des articulations soignées et peu de culs-de-sac, ce qui n’empêche pas d’avoir des espaces à l’abri et des réseaux secondaires (venelles, par exemple) souvent directement interconnectés, qui ne font que croiser les réseaux principaux.

Les quartiers durables ont souvent une composition architecturale et paysagère plus hétérogène, reflet du goût d’une époque qui a largement rejeté les académismes précédents et leurs règles géométriques (symétrie, axialité, périodicité, proportions…) au profit de formes plus libres. Ils y perdent souvent en lisibilité et en hiérarchie des espaces, mais ils retrouvent un espace public traité avec soin et qualifié, dont chaque partie possède une fonction dans une emprise identifiable – au contraire des grands ensembles, auxquels on a pu reprocher un espace ouvert indifférencié.

Carte, Des cités-jardins aux quartiers durables, L'Institut Paris Region, 2022

  • 43 cités-jardins publiques en Île-de-France (19 pour l’OPHBM de la Seine, 24 pour celui de la Seine-et-Oise, à celles-ci s’ajoutent 35 cités-jardins privées, de toutes tailles)
  • 22 000 logements, dont 90 % produits par l’office public d’habitations à bon marché (ophbm) de la Seine
  • 415 hectares
  • 131 quartiers durables en Île-de-France
  • 176 000 logements en projet où déjà construits
  • 4 600 hectares

(Source : Note rapide Territoires, n° 965, 01 décembre 2022, L’Institut Paris Region)