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Avec les canicules et les sécheresses de plus en plus fréquentes en France, qu’en est-il de nos ressources en eau ? Voici quelques sources d’informations.

Le bulletin national de suivi hydrologique

La surveillance des ressources disponibles est assurée conjointement par le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), l’Office français de la biodiversité (OFB) mais aussi les Voies navigables de France (VNF) ou encore EDF.

Les niveaux des eaux souterraines et les débits des cours d’eau sont mesurés en permanence, toute l’année, grâce à :

  • 1600 stations de suivi du niveau des eaux souterraines,
  • 2 500 stations de mesures du débit des cours d’eau,
  • 3 230 stations de l’Observatoire national des étiages sont activées entre juin et octobre pour cibler la période d’étiage (onde.eaufrance.fr/)

L’audit sur le réseau hydrométrique a permis d’identifier les sites nécessitant un renforcement des stations caractérisant l’étiage. Les données météorologiques de Météo-France sont prises en compte pour les prévisions de court et moyens termes.

Tous les mois, un bulletin national est publié faisant état de la situation hydrologique en France. Il est constitué d’un ensemble d’informations issues de différents producteurs et gestionnaires de données : la pluviométrie et la sécheresse des sols (Météo-France), les débits des cours d’eau (DREAL de bassin et Service central d’hydrométéorologie et d’appui à la prévision des inondations), les niveaux des nappes d’eau souterraine (BRGM), les observations sur les étiages de cours d’eau (Office français de la biodiversité) et le remplissage des barrages-réservoirs (EDF, VNF, établissements publics territoriaux de bassin (EPTB)…).

Pour consulter le bulletin national : eaufrance.fr/publications/bsh

Qui sont les principaux usagers de l’eau ?

Les prélèvements correspondent à l’eau douce extraite des eaux souterraines et des eaux de surface pour les besoins des activités humaines. En France, on estime qu’environ 33,5 milliards de m3 sont prélevés chaque année en moyenne entre 2008 et 2018 (dont 80% dans les eaux de surface) pour satisfaire les principaux usages : production d’eau potable, l’industrie, l’agriculture, l’alimentation des canaux de navigation et le refroidissement des centrales électriques (en dehors du turbinage des barrages hydroélectriques).

La répartition des prélèvements d’eau par usages est la suivante :

  • 51% pour le refroidissement des centrales électriques,
  • 16% pour les canaux de navigation,
  • 16% pour la production d’eau potable,
  • 9% pour l’agriculture,
  • 8% pour les autres activités dont l’industrie.

Pour en savoir plus : https://www.notre-environnement.gouv.fr/actualites/breves/article/prelevee- ou-consommee-comment-compter-sur-l-eau?lien-ressource=740&ancreretour=lireplus

Eau « consommée » ou eau « utilisée » ?
L’eau utilisée correspond à toute l’eau prélevée pour un usage donné. L’eau consommée correspond à la partie qui n’est pas restituée au milieu. C’est par exemple l’eau utilisée pour la fabrication industrielle d’aliments ou de boisson. Sur une facture d’eau, le volume d’eau facturé en tant qu’eau “consommée” est donc en réalité l’eau “utilisée”, puisque ce volume inclut aussi les eaux usées, qui sont rejetées dans le milieu après épuration.

Mise en place de restrictions d’usage de l’eau
Pour faire face à une insuffisance éventuelle de la ressource en eau en période d’étiage et préserver les utilisations prioritaires, les préfets sont amenés à prendre des mesures exceptionnelles de limitation ou de suspension des usages de l’eau. Il existe 4 niveaux de limitation, selon la sévérité de l’épisode de sécheresse :
Le niveau vigilance sert à informer et inciter les particulierset les professionnels à économiser l’eau.
Les niveaux d’alerte et d’alerte renforcée exigent de réduire tous les prélèvements et interdisent les activités impactant lesmilieux aquatiques. Jusqu’à 50 % d’économie d’eau peuvent être exigés.
Le niveau de crise déclenche des interdictions pour préserver les usages prioritaires : santé, sécurité civile, eaupotable, salubrité. Les prélèvements d’eau pour l’agriculture sont alors interdits (totalement ou partiellement), ainsi que de nombreux usages domestiques ou d’espaces publics (arrosages des massifs floraux, fontaines, nettoyages des voiries…).

Ces arrêtés de restriction temporaire des usages de l’eau sont enregistrés et disponibles sur le site Propluvia. Ce site, actualisé chaque jour, recense sur une carte nationale tous les arrêtés de restriction d’eau département par département. Le site permet la géolocalisation grâce à une ergonomie de recherche et une cartographie fine. Il est également possible de consulter les graphiques et les statistiques issus de l’historique des arrêtés de restriction.

Pour consulter le site : propluvia.developpement-durable.gouv.fr/

L’eau disponible en France

En France métropolitaine, les précipitations apportent en moyenne 512 milliards de m3 d’eau par an, soit l’équivalent de 932 mm (normales climatologiques 1981-2010).

Une partie de l’eau retourne vers l’atmosphère via l’évaporation, de la végétation, du sol, etc. L’autre partie, environ 40 % (soit environ 200 milliards de m3 d’eau), constitue la pluie efficace. C’est l’eau qui est disponible pour alimenter les cours d’eau et les nappes souterraines via les écoulements et l’infiltration.

À noter que le volume d’eau douce prélevée pour satisfaire les principaux usages de l’eau s’élève à 33,5 milliards de m3, ce qui représente environ 15% de la pluie efficace (moyenne 2008-2018). La moitié est destinée au refroidissement des centrales électriques, qui en restituent la quasi-totalité au milieu naturel. C’est aussi le cas des prélèvements pour maintenir la navigabilité ou la circulation de l’eau dans les canaux. En faisant abstraction de ces deux usages qui sollicitent quasi-exclusivement les eaux de surface, les prélèvements d’eau douce mobilisent globalement autant les eaux souterraines que les eaux superficielles.