Logo COP21, Conférence des Parties, Paris 2015

La 21e Conférence des parties, le rassemblement annuel de tous les pays désireux d’agir pour le climat, débute aujourd’hui au Bourget (93).

Un simple rappel car je pense que personne n’a pu échapper à cette nouvelle, surtout quand on vit à Paris ou en proche région parisienne, les moyens de transports étant plutôt perturbés depuis hier dimanche. D’ailleurs, la préfecture de police recommande fortement de ne pas utiliser les véhicules et d’éviter d’utiliser les transports en commun sauf nécessité. COP21, nous y voilà !

Restrictions de la circulation dans Paris et la région parisienne le lundi 30 novembre 2015 (matin)Restrictions de la circulation dans Paris et la région parisienne le lundi 30 novembre 2015 (après-midi)
La France préside la vingt-et-unième Conférence des Parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP21/CMP21), qui se tient à Paris fin 2015. C’est une échéance cruciale, puisqu’elle doit aboutir à un nouvel accord international sur le climat, applicable à tous les pays. Cet accord devra être universel et durable. Il devra donner les signaux économiques et politiques, pour que le modèle de développement économique s’engage sur une nouvelle trajectoire, qui doit mener à la neutralité carbone ainsi qu’au respect de l’objectif des 2°C (c’est-à-dire le maintien du réchauffement global des températures sous la barre des +2°C).

L’objectif est de bâtir une “Alliance de Paris pour le Climat”, qui permette de contenir l’élévation de la température moyenne de la planète en dessous de 1,5°C ou 2°C par rapport aux niveaux préindustriels et d’adapter nos sociétés aux dérèglements existants. Cette Alliance se déclinera en quatre volets :

  1. la négociation d’un accord universel, conformément au mandat de Durban, qui établisse des règles et des mécanismes capables de relever progressivement l’ambition pour respecter la limite des 1.5 ou 2°C ;
  2. la présentation par tous les pays de leurs contributions nationales, avant la COP21, afin de créer un effet d’entraînement et de démontrer que tous les États avancent, en fonction de leurs réalités nationales, dans la même direction ;
  3. le volet financier, qui doit permettre de soutenir les pays en développement et de financer la transition vers des économies bas-carbone et résilientes, avant et après 2020 ;
  4. le renforcement des engagements des acteurs de la société civile et non-étatiques et des initiatives multipartenariales de l’agenda des solutions, afin d’associer tous les acteurs et d’entamer des actions concrètes sans attendre l’entrée en vigueur du futur accord en 2020.

Cet accord universel juridiquement contraignant devra être un :

  • un accord universel, conclu par tous, et applicable à tous les pays ;
  • un accord ambitieux, qui permette de rester sous les 1,5 ou 2°C et adresse aux acteurs économiques les signaux nécessaires pour engager la transition vers l’économie bas-carbone ;
  • un accord flexible, qui prenne en compte les circonstances nationales, les besoins et les capacités respectives des pays en développement et les spécificités de certains pays, notamment les moins avancés et les petites îles ;
  • un accord équilibré entre atténuation et adaptation, qui prévoit des moyens de mise en œuvre adéquats, en matière de financements, d’accès aux technologies et de renforcement des capacités ;
  • un accord durable et dynamique, avec un objectif de long terme en accord avec la limite de 1,5 ou 2°C qui puisse guider et renforcer l’action contre le dérèglement climatique, avec une revue périodique à la hausse du niveau d’ambition.

Un peu d’histoire…

  • 1979 Première conférence mondiale sur le climat à Genève (Suisse) avec le lancement d’un Programme de recherche climatologique mondial, confié à l’Organisation météorologique mondiale (OMM), au Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et au Conseil international des unions scientifiques (CIUS).
    1988 Création du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) chargé d’évaluer les connaissances et les conséquences du changement climatique.
  • 1990 Premier rapport du GIEC qui confirme l’existence du réchauffement climatique et la responsabilité humaine dans ce phénomène. Ce rapport sert de base à l’élaboration de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques.
  • 1992 Signature de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUC) lors du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro (Brésil). La Convention-cadre reconnaît officiellement le dérèglement climatique et la responsabilité humaine dans ce phénomène. Son objectif est de stabiliser les concentrations atmosphériques de gaz à effet des serre à un niveau qui empêche toute perturbation humaine dangereuse du système climatique. La Convention-cadre, entrée en vigueur le 21 mars 1994, a été ratifiée par 195 pays appelés « parties » plus l’Union européenne.
  • 1997 Adoption du protocole de Kyoto qui fixe pour la première fois des engagements chiffrés de réduction des émissions de gaz à effet de serre aux pays développés pour la période 2008-2012.
  • 2005 Entrée en vigueur du protocole de Kyoto qui concerne 36 pays développés, à l’exception des États-Unis et de l’Australie qui ne l’ont pas ratifié. Les COP sont désormais couplée avec la réunion des parties au protocole de Kyoto, dite CMP (en anglais, Meeting of the Parties to the Protocol). La Conférence des parties de Montréal est la première réunion des parties, COP11/CMP1 (28 novembre-10 décembre 2005).
  • 2009 La COP15/CMP5 à Copenhague (Danemark) valide l’objectif commun de contenir le réchauffement climatique en-dessous des 2°C. Mais aucun nouvel accord international n’est signé.
  • 2011 Création de la plate-forme de Durban pour une action renforcée (ADP) avec à sa tête deux coprésidents, Ahmed Djoghlaf (Algérie) et Daniel Reifsnyder (États-Unis). L’ADP a reçu le mandat d’élaborer, dans le cadre de la Convention-cadre, un nouveau « protocole, un autre instrument juridique ou bien un texte convenu d’un commun accord ayant valeur juridique ». L’ADP a publié différentes versions de texte qui ont servi de base de travail lors des sessions de négociations à Bonn (Allemagne). Cet accord doit être adopté en 2015 pour une entrée en vigueur en 2020. C’est l’enjeu de la COP21.
  • 2012 La conférence de Doha entérine une seconde période d’engagement du protocole de Kyoto (2013/2020) pour pallier le vide juridique.
  • 30 octobre 2015 Publication par le Secrétariat de la CCNUCC de la synthèse des 146 contributions nationales.