Dans Paris, la misère (Tradescantia) reste dehors tout l’hiver

Dans Paris, la misère (Tradescantia) reste dehors tout l’hiver

Pas de volonté de jeu de mots dans mon titre qui est équivoque je l’admets. Je parle ici de la plante couramment appelée misère, habituellement cultivée dans les appartements, mais qui pousse aussi très bien à l’air libre pendant la belle saison et même toute l’année dans les coins protégés de la capitale.

Tapis de misère (Tradescantia) dans Paris

Depuis plusieurs années je cultive cette plante verte retombante ou couvre-sol dans mes jardinières sur mon balcon. Quand les hivers sont très froids, comme l’année dernière, les tiges et le feuillage sont grillées par les fortes gelées. Mais jusqu’ici des nouvelles pousses sont toujours apparues au printemps, plus ou moins tardivement selon la plus ou moins grande fraîcheur des mois printaniers. Et je ne protège pas mes pieds, je laisse seulement la masse de feuillage gelé se dessécher et former un coussin protecteur tant que les températures sont basses. Au printemps, je rabats les tiges sèches à la base pour permettre aux nouvelles pousses de s’épanouir.

Tapis de misère (Tradescantia) dans Paris

Et visiblement, il n’y a pas que sur mon balcon où la misère pousse au grand air comme n’importe quelle autre plante vivace rustique. Le tapis que j’ai photographié prospère dans le 16e arrondissement, en pied d’immeuble et au bord de la rue. Il a supporté l’hiver dernier sans grosse catastrophe, comme le prouvent les photos prises pendant la belle saison.

Toutes les misères ne sont pas aussi résistantes. Celle ici photographiée, Tradescantia fluminensis, est la plus robuste. La forme panachée de crème et de blanc est redevenue entièrement verte au fil des années, comme si les pousses panachées étaient plus sensibles au froid. J’ai tenté à plusieurs reprises l’adorable misère gypsophile, Gibasis siderasis, mais elle n’a pas résisté aux hivers les plus froids. Idem pour les callisias.

Alain Delavie

Agronome de formation et jardinier passionné depuis sa plus tendre enfance, collectionneur de plantes, Alain Delavie a exercé différents métiers toujours en étroite relation avec le monde végétal et le jardin, en commençant par celui de pépiniériste collectionneur avant de devenir journaliste et auteur spécialisé dans le jardinage. Il est aujourd'hui directeur des rédactions de Rustica (hebdomadaire Rustica, trimestriels Rustica Pratique et Rustica Les Essentiels).

Cet article a 4 commentaires

  1. jpp

    Oui j’imagine bien une sorte de caverne d’Ali Baba végétale. Tout comme derrière la cabane de jardin de Gilles au square Villemin.

  2. Alain of Paris

    Pas vraiment vide mon intérieur, surtout avec les plantes rentrées pour l’hiver… Pas la place de mettre un sapin de Noêl ou alors un tout petit !

  3. jpp

    Très intéressante idée que de recenser les plantes d’intérieur qui tolèrent le froid. A Saint-Serge, on m’apporte souvent des plantes d’intérieur (un peu comme on amène son chien à la SPA plutôt que de le laisser sur le trottoir). Je ne sais pas quoi en faire, donc je les laisse dehors en hiver…et à la fin de l’hiver je sais si elles sont rustiques. Si des lecteurs veulent récupérer des plantes d’intérieur , ils peuvent donc venir me voir à Saint-Serge (mais ce sont-en général- des plantes très communes).Je pense pare exemple à Alain Delavie dont l’intérieur est un peu vide…-)

  4. Josette

    Intéressant comme expérience.
    Au contraire sur mon balcon à l’est, 2em étage, il m’est arrivé de camoufler par grand froid des plantes ou arbustes (althéas)en pots qui ont quand même gelés. Tout juste si je n’avais pas mis une couette !! Sans doute parce que pots devenus trop petits, pas assez de terre pour protéger et à même le ciment.

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