Suzanne Husky, co-pensé avec Baptiste Morizot, L’effet castor, 2023, aquarelle sur papier © Courtesy Galerie Alain Gutharc

Le Drawing Lab accueille l’exposition de Suzanne Husky, 12e lauréate du Prix Drawing Now Fair. Depuis sa création le Prix Drawing Now, remis à l’occasion de chaque édition de la foire au Carreau du Temple, a pour but de mettre en lumière le travail d’un·e artiste en milieu de carrière ayant une pratique du dessin singulière et affirmée. Cette distinction souligne également le travail de la galerie qui accompagne l’artiste. Ici, il s’agit de la galerie Alain Gutharc, située à Paris, avec laquelle Suzanne Husky travaille depuis 2017.

Suzanne Husky, Grandfather beaver and the tree of life, 2021, aquarelle sur papier, 114,5 x 94,5 cm © Courtesy Galerie Alain Gutharc

Contenir les forces des flux des rivières et des cours d’eau en un lit simplifié, prévisible a été une obsession pour nos cultures. La ligne bleue parfaitement maîtrisée d’un bout à l’autre et qui ne déborde pas. Cette obsession qui a transformé nos rivières en canaux est l’une des causes de la sécheresse que l’on pleure : sans méandres, sans aspérités, nos eaux filent tout droit à la mer. Mais à quoi ressemble un cours d’eau en bonne santé ? Une rivière reconnectée à sa plaine alluviale, ou qui se déploie sur les lits majeurs, change son parcours, mange à sa santé, fait ses exercices, goûte aux 1 000 plantes qui la bordent et est chatouillée par les amphibiens, les alevins et les pattes verruqueuses et velus des dytiques, des nèpes, et des odonates qui la parcourent ? Quelle est la responsabilité des artistes à travers l’histoire dans ces représentations simplifiées des cours d’eau et comment l’art peut-il aujourd’hui être un agent de transformation de cette perception ?

Dans la grande tradition de l’illustration naturaliste et en collaboration avec le philosophe chercheur Baptiste Morizot qui co-signe une partie des oeuvres, Suzanne Husky nous invite à reconsidérer le temps long de la rivière.

Par une pratique appliquée du dessin mêlant exactitude scientifique, et visions holistiques d’une nature réenchantée, gouaches, aquarelles, et encres font renaître le visage oublié des rivières en bonne santé, des mille et une espèces en déclin, qui peuplent d’ordinaire son écosystème, et ravive notre lien originel à la zone humide.

Suzanne Husky, Anahita, déesse des rivières de l’Avesta, 2022, aquarelle sur papier marouflée sur toile, 160 x 116 cm © Courtesy Galerie Alain Gutharc

Informations pratiques

Exposition du 26 janvier au 7 avril 2024

Drawing Lab
17, rue de Richelieu, 75001 Paris.
Métro lignes 1, 7 ou 14, station Palais Royal-Musée du Louvre ou Pyramides
drawinglabparis.com