Yamaguchi Itaro (1901-2007) Le Dit du Genji, livre L : Le Pavillon (détail) Japon, 20e siècle Soie, lamelles d’or et de platine blanc 37,5 × 785,5 cm Don Yamaguchi (1995), MA 12237 © RMN-Grand Palais (MNAAG, Paris) / Thierry Ollivier

Animé par une quête essentielle d’harmonie pour ne faire « qu’un avec le ciel », l’art du jardin en Asie procède d’une création spectaculaire et idéalisée de la nature. Du jardin de l’Inde moghole au Japon en passant par la Chine, chacun de ces pays a apporté une contribution particulièrement signifiante et originale à cet art, que l’exposition se propose d’explorer à travers un florilège de quatre-vingt œuvres issues des collections du musée (miniatures indiennes, estampes, photographies, textiles, céramiques).

e raja Raj Singh de Chamba et sa rani dans les jardins de Rajnagar Inde, Chamba, vers 1790-1795 Gouache et or sur papier 34 × 27 cm Don Émile Soldi Colbert (1905), dépôt du musée du Louvre au MNAAG, OA 6031 © RMN-Grand Palais (MNAAG, Paris) / Thierry Ollivier

Jardins princiers ou impériaux, jardins de temples bouddhiques, jardins de lettrés confucéens, jardins de thé, jardins rêvés par les poètes, de Lahore à Kyoto, les distinctions typologiques et esthétiques ne manquent pas. Les impératifs climatiques, les singularités culturelles et les évolutions historiques sont autant d’éléments qui invitent à une approche comparée des jardins d’Asie. Elle se décline en trois thématiques essentielles du jardin en Asie :

Structure et aménagement

Lieux clos, les jardins d’Asie sont conçus à partir de choix d’aménagement et de structuration de l’espace spécifiques à chacune des civilisations qui les ont vus naître. Associant l’eau et l’architecture, à travers pavillons, fontaines, rochers, montagnes, arbres tortueux, vastes perspectives ou au contraire cheminements dissimulés, le jardin abrite une vie en perpétuelle mutation ; s’y jouent également des expériences sensorielles, artistiques et spirituelles. Il reflète aussi, naturellement, le statut social ou la fortune des propriétaires.

Katsukawa Shuncho (act. 1780-1795) Admiration des pivoines en fleur Japon, époque d’Edo (1603-1868), fin du 18e siècle Estampe nishiki-e 36,3 × 74,6 cm Achat (1960), MA 2362 © RMN-Grand Palais (MNAAG, Paris) / Harry Bréjat

Les usages et les plaisirs

Quittant un temps le quotidien, avec ses perceptions ordinaires et ses jeux de pouvoir, on trouve dans les jardins une source d’inspiration nouvelle. On espère y goûter l’harmonie et la vitalité de paradis divers – qu’il s’agisse de leurs déclinaisons musulmanes, taoïstes ou bouddhiques. Célébrés dans les miniatures mogholes, sur de longs rouleaux peints en Chine, miniaturisés sur des plateaux au Japon ou évoqués sur les objets les plus divers (plats, vases, textiles, etc.), l’univers des jardins pénètre à son tour l’intérieur des palais ou des demeures. C’est à travers ces expressions artistiques qu’il s’est aussi exporté hors de l’Asie. Son influence est aujourd’hui bien présente dans des espaces contemporains qu’il s’agisse de citations discrètes dans des jardins domestiques ou de projets plus ambitieux d’aménagements publics.

Références symboliques et littéraires

Les jardins d’Asie se distinguent de leurs homologues occidentaux par le choix symbolique des végétaux et la manière de les associer entre eux, mais aussi par l’installation d’architectures légères pérennes ou éphémères. Tout ceci construit un univers à la fois vivant et individualisé. Le jardin convoque les sens et la mémoire, et amène à une expérience qui évolue au rythme des saisons ou des mouvements du cœur de ceux qui s’y retrouvent. À travers les règnes végétaux et minéraux, il convoque de multiples références religieuses, littéraires et symboliques.

Iris et rocher Chine, 18e siècle Estampe sur papier, rehauts de couleurs 27,7 × 33,5 cm Achat (1948), ancienne collection Dubosc, MA 452 © RMN-Grand Palais (MNAAG, Paris) / Richard Lambert

L’exposition sera enrichie d’une programmation artistique et culturelle autour de la thématique des jardins, comprenant visites, conférences et ateliers (adultes et enfants). Une offre de restauration légère sera proposée dans le cadre de la réouverture au public du toit-terrasse végétalisé. La visite se poursuivra avec l’ouverture du jardin de l’hôtel Heidelbach à 100 mètres du musée. Enfin dans le cadre des missions menées par le service de l’action culturelle depuis dix ans, il sera proposé aux structures du champ social un programme d’activités gratuites permettant à leurs publics de découvrir l’Asie, le Musée Guimet, ses collections, et également l’exposition « Jardins d’Asie ». L’opération Vacances apprenantes se poursuivra tout l’été 2021 afin de proposer des activités qualitatives au jeune public.

Informations pratiques

Musée national des arts asiatiques – Guimet, 6, place d’Iéna, 75116 Paris.
Hôtel d’Heidelbach, 19, avenue d’Iéna, 75116 Paris.
Musée d’Ennery, 59, avenue Foch, 75116 Paris.

Métro : Iéna (9) ou Boissière (6)
Bus : Iéna (32, 63, 82) ou Kléber-Boissière (30, 22)

Tarif unique : collections permanentes et expositions temporaires, 11,50 € (plein), 8,50 € (réduit). Seconde visite gratuite dans les 14 jours qui suivent la date d’achat du billet.

www.guimet.fr
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