Les champignons d'Europe tempérée, Jens H. Petersen et Thomas Lassøe, traduction et adaptation par Guillaume Eyssartier, éditions Biotope, juin 2020Les champignons d’Europe tempérée
Jens H. Petersen et Thomas Lassøe, traduction et adaptation par Guillaume Eyssartier, éditions Biotope, juin 2020

Formant un vaste groupe d’organismes (six à dix fois plus nombreux que les plantes dans la nature), les champignons restent néanmoins très méconnus : comestibles, toxiques, mortels, ils passent leur vie bien cachés et il existe relativement peu de mycologues professionnels en comparaison, par exemple, des botanistes. Ils jouent pourtant un rôle majeur : dégradation des végétaux qui réintègrent ainsi le cycle des nutriments, aide à la croissance des plantes, production de protéines pour nourrir les populations humaines, apports dans l’industrie pharmaceutique (par exemple pour la pénicilline)…

À travers ce nouvel ouvrage référence Les Champignons d’Europe tempérée, véritable encyclopédie de plus de 1700 pages en deux volumes, les éditions Biotope mettent en lumière ces organismes dont la diversité mondiale est telle qu’aucun consensus sur le nombre réel d’espèces n’a été atteint.

Traduit et adapté par le spécialiste Guillaume Eyssartier, cet ouvrage de référence de Jens H. Petersen et Thomas Lassøe, présente un large panorama du règne fongique en Europe avec plus de 2 800 espèces et plus de 10 000 illustrations et superbes photographies. D’une ampleur sans précédent pour aborder la diversité des champignons, cette encyclopédie est divisée en 80 groupes morphologiques, chacun commençant par une roue d’identification innovante avec des photos des caractéristiques distinctives et des dessins des éléments microscopiques essentiels.

Les espèces toxiques et comestibles sont codées par une couleur dans le texte.

Les champignons, une ressource essentielle de l’écosystème forestier

Les champignons jouent un rôle majeur dans les forêts en décomposant la matière organique morte (bois, feuilles, aiguilles) ; ils contribuent à l’apport en eau et en nutriments de presque toutes les plantes supérieures. Sans eux, les plantes que nous connaissons n’existeraient pas : certains d’entre eux les aident en les nourrissant et en les protégeant, en échange de produits de leur photosynthèse. Cette symbiose (appelée mycorhize) est à l’origine des écosystèmes terrestres actuels. Les champignons ne sont malheureusement pas épargnés par les activités humaines, que ce soit à travers la pollution de l’air par l’acide sulfurique et l’azote (avec un effet très négatif sur de nombreuses espèces) ou via la gestion humaine de la nature. Sans intervention humaine, les forêts et arbres peuvent atteindre des âges impressionnants. Mais la gestion humaine implique souvent des coupes à blanc et la plantation de semis, créant ainsi une plantation avec des arbres qui ont tous le même âge, souvent d’espèces différentes de ceux qui ont été coupés, ce qui entraîne une perte énorme de microhabitats. De telles ruptures dans la continuité réduisent considérablement la diversité fongique qui peut mettre des centaines d’années à se rétablir.

Des roues d’identification inédites

Jusqu’à la fin du XXème siècle, seuls les champignons à carpophores et ceux produisant des spores asexuées pouvaient être étudiés. Grâce à l’ADN, ils sont détectés à partir de n’importe quel milieu et notre connaissance augmente de façon exponentielle. Actuellement, plus de 100 000 espèces sont connues mais la diversité fongique mondiale est si immense qu’aucun consensus sur le nombre d’espèces n’a été atteint : les estimations récentes l’estiment entre 1,5 et 5 millions.
Pour déjà s’y retrouver parmi les espèces d’Europe tempérée, l’ouvrage propose des roues d’identification inédites pour chacun des 80 groupes morphologiques qui permettent sur une même double page de réunir tous les critères d’identification des genres au sein de chaque groupe.