Jardin de Monet, Giverny (27)
Quelques 637 988 visiteurs s’y sont pressés l’an passé. Deuxième destination touristique de Normandie derrière le mont Saint-Michel, la Fondation Monet rouvre ses portes le 23 mars 2018. Et il y a de la nouveauté dans l’air !

Pavot, tulipes, giroflées, myosotis, Jardin de Monet, Giverny (27) Chaque quatrième vendredi de mars, au 84 de la rue givernoise Claude Monet, le rituel est immuable. Intarissables puits d’inspiration du génie impressionniste, qui y planta son chevalet entre 1883 et 1926, le Clos Normand et le jardin d’eau s’extirpent d’une douce hibernation.

Eremurus, giroflées, tulipes, Jardin de Monet, Giverny (27) Avant que les tulipes, myosotis et autres élégants iris n’entrent en scène, les précoces fritillaires et narcisses pavanent. Jadis baptisée “Le Pressoir”, la bâtisse au crépi rose, où le temps s’est délicieusement arrêté, s’éveille au rythme du va-et-vient des premiers visiteurs.

Jardin de Monet, Giverny (27)Relais de jardiniers…
Dirigée, depuis le 26 mars 2008, par M. Hugues R. Gall, la Fondation Monet orchestre, cette année, son trente-neuvième lever de rideau. Une saison des plus singulières puisque Gilbert Vahé, chef-jardinier historique de la restauration du domaine, raccroche son sécateur ! Après trente-cinq années dédiées à l’eden impressionniste, l’intéressé goûtait, depuis le 1er juin 2011, à une retraite méritée. Mais, suite au départ, début 2017, de son successeur James Priest, il avait accepté de reprendre du service pour assurer l’intérim. Dès le 1er avril, Gilbert Vahé transmettra le relais à Jean-Marie Avisard, membre de l’équipe des mains vertes du domaine depuis trente ans. Responsable, depuis 1991, de la moitié Est du Clos Normand, Rémi Lecoutre est, quant à lui, nommé chef jardinier adjoint. Le changement dans la continuité !

Pavot, myosotis, Eremurus, giroflées, tulipes, Jardin de Monet, Giverny (27)Tulipes, cornus, pensées, oeillets de poète, endymions, Jardin de Monet, Giverny (27)2018 année du Japon : pivoines, estampes et japonisme
Côté jardin justement, il est une parcelle qui devrait, le temps d’une floraison, accrocher tous les regards. Vous souvenez-vous de la toile “Jardin de pivoines” (Musée national de l’art Occidental de Tokyo), peinte par Claude Monet dans son jardin givernois en 1887 ? Protégée par des portiques situés, dans le Clos Normand, à côté des “tombes” ou “boîtes de peinture”, une majestueuse collection de pivoines arborescentes du Japon s’y déploie.
L’idée folle de la Fondation Monet ? Recréer cette scène à l’endroit exact où elle fut peinte, avec des pivoines identiques à celles que cultiva jadis Claude Monet !
“De minutieuses recherches nous ont permis de découvrir que le maître s’était approvisionné, via un intermédiaire, sur l’île japonaise de Daikonshima”, explique Gilbert Vahé. Sur cette terre volcanique, favorable à la culture délicate de la pivoine, s’épanouissent depuis 1975 les luxuriants jardins Yushien, où plus de 200 variétés sont produites. “Parmi celles-ci figurent les pivoines que cultivait le peintre jardinier. Et le président des jardins, Go Kadowaki, a généreusement proposé de nous les offrir !”. Réceptionnés en novembre, trente pieds ont été rempotés et seront mis en terre lorsque les conditions météorologiques le permettront.
Clin d’œil au 160e anniversaire des relations diplomatiques entre la France et le Japon, ce tableau vivant, qui s’esquissera début mai, fera écho à l’exposition “Japonismes/Impressionnismes”, à l’affiche du musée des Impressionnismes du 30 mars au 15 juillet prochains. Vous y admirerez, notamment, six estampes japonaises originales – dont l’iconique “Sous la vague au large de Kanagawa” de Hokusai -, propriétés de la Fondation Monet/Académie des Beaux-Arts et jadis accrochées dans la maison du génie impressionniste.

Donation d’un généreux mécène
Saison décidément japonisante puisqu’un chat en terre cuite non polie de l’ère Meiji (1867-1912) fait son retour dans la demeure de Giverny : jadis propriété de Claude Monet, le précieux objet a été remporté, le 26 novembre 2017, par Hideyuki Wada lors de la vente Christie’s – “Dear Monsieur Monet” – de Hong Kong. Et le généreux Nippon a choisi d’en faire don à la Fondation. Point de dépaysement pour ce nouveau pensionnaire puisqu’il va côtoyer l’autre chat en porcelaine, de l’époque Meiji également, qui dort paisiblement sur une desserte de la salle à manger.

Dans l’intimité du salon-atelier
À quelques pas de là se niche le premier atelier de Claude Monet, qu’il transforma, en 1889, en salon-fumoir. C’est ici, au milieu de répliques d’œuvres du maître des lieux, que le critique d’art et commissaire d’expositions Philippe Piguet viendra nous éclairer sur l’œuvre de son bel arrière-grand-père. Si, les saisons passées, il s’appliquait à narrer le quotidien du maître impressionniste au détour de lectures de correspondances, l’historien animera, dès le 12 avril, des conférences thématiques. Parmi les sujets abordés, “Claude Monet, la Seine, l’Epte et le Ru” ou “les Nymphéas, une œuvre in situ”.

Jardin de Monet, Giverny (27)Informations pratiques
Fondation Claude Monet Giverny, 84, rue Claude Monet, 27620 Giverny.
Tél. : 02 32 51 28 21.
Site internet : www.claude-monet-giverny.fr
Courriel : contact@fondation-monet.com
La fondation est ouverte tous les jours du 23 mars au 1er novembre 2018 de 9h30 à 18h00 (dernière admission 17h30).

Tarifs d’entrée / individuels :

  • Adultes, 9,50 €
  • Enfants – de 7 ans, gratuits
  • Enfants de 7 à 12 ans, 5,50 €
  • Étudiants, 5,50 €
  • PMR – personne en situation de handicap, 4 €

Eremurus, giroflées, tulipes, Jardin de Monet, Giverny (27)