Deux palmiers conservés au Jardin du Luxembourg à Paris depuis 1999 ont atteint des dimensions trop imposantes qui ne leur permettent plus d’être conservés dans l’Orangerie en hiver. Ils vont faire un grand voyage vers la ville de Sète.

Le Jardin du Luxembourg dispose d’une orangerie dans laquelle elle conserve durant l’hiver quelque 180 arbres en caisses qui l’été ornent les parterres autour du grand bassin. La gamme végétale, limitée aux agrumes au XVIIème siècle, s’est enrichie au fil du temps avec l’introduction de lauriers roses, de grenadiers et de palmiers, notamment au XIXème siècle. Certains antiques orangers sont ainsi les pensionnaires du jardin depuis plus de 200 ans. Quant aux palmiers, plus fraichement arrivés, ils ne sont souvent que de passage.

Palmiers dans le jardin du Luxembourg, Sénat, Paris 6e (75)En effet, s’il est possible de tailler agrumes, grenadiers et lauriers roses afin de les maintenir quasi indéfiniment dans des volumes limités, tel n’est pas le cas avec les palmiers. Car ces plantes préhistoriques, apparues il y a plus de 80 million d’années, ont un mode de développement très particulier. Ils se développent grâce à un bourgeon terminal unique qui chaque année produit le bouquet de feuilles palmées que l’on apprécie tant. Mais si ce bourgeon est abimé, la plante meure, incapable d’en fabriquer un nouveau. Ainsi les palmiers sont-ils condamnés à grandir en hauteur chaque année, de quelques centimètres à plusieurs dizaines de centimètre selon les espèces. Aujourd’hui 2 d’entre eux ont atteints, avec leur caisse, la taille de 9 m, soit la hauteur du plafond de l’Orangerie du Jardin du Luxembourg. Tous deux sont des palmiers de Californie, ou palmiers à jupon (Washingtonia filifera). Ces 2 magnifiques exemplaires de 3,5 tonnes chacun encadrent habituellement l’entrée de l’Orangerie de leur haute silhouette. Leur histoire est récente, puisqu’ils ne sont arrivés à Paris qu’en 1999, à l’occasion d’une exposition organisée aux serres d’Auteuil. Faute d’Orangerie, la Ville de Paris n’a pas pu les conserver – ils faisaient déjà plus de 6 mètres de haut- et les a confiés au jardin du Luxembourg. Les soins attentifs des jardiniers ont fait merveille et les voici maintenant trop grands pour entrer pour un hiver supplémentaire dans l’Orangerie.

Il fallait donc trouver une solution pour leur assurer un avenir durable. Les Questeurs du Sénat ont souhaité faire don de ces 2 palmiers à une structure publique en mesure d’assurer leur pérennité. Mais aucune ne possède une orangerie d’une hauteur suffisante, d’autant que ces palmiers sont susceptibles d’atteindre 20 mètres. Leur choix s’est donc porté sur la ville de Sète, qui développe depuis des années une politique volontariste de fleurissement et de végétalisation de l’espace urbain. Pour François Commeinhes, sénateur-Maire de la ville, “il s’agit aussi de créer un lien entre la collectivité et le Sénat, faire découvrir que ce dernier détient, grâce au Jardin du Luxembourg dont il assure la gestion, un patrimoine vert d’une grande richesse et s’engage dans une démarche de proximité et de partage avec les Français par cette opération”.

Les deux palmiers voyageurs seront plantés en pleine terre, ce qui leur permettra de poursuivre leur croissance pendant encore de nombreuses années. Ils seront plantés, face à la plage de la Corniche, si chère à Georges Brassens, au carrefour du chemin des quilles et de la corniche de Neubourg, en un square dont la future dénomination rendra hommage au Sénat.

Déroulement de l’opération le mardi 20 juin 2017
Terrasse de l’Observatoire, 75006 Paris.

Matin

  • 7h30 : arrivée de la grue.
  • 8h : dépanneautage des 2 palmiers et taille des mottes.
  • 9h30 : le palmier 1 est arrimé, dépoté puis couché.
  • 10h : les palmes du palmier 1 sont emballées, le palmier 2 est arrimé prêt à être dépoté.

Après midi

  • 13h30 : arrivée du porte char.
  • 14h : le palmier 2 est dépoté puis couché.
  • 14h30 : le palmier 1 est arrimé puis posé sur le porte char. Pendant ce temps, les palmes du palmier 2 sont emballées.
  • 15h30 : le palmier 2, est arrimé puis posé sur le porte char.
  • 16h : fin de l’opération