Logo de la ville de Courbevoie (Hauts-de-Seine)Donner plus de “nature en ville” aux habitants est une politique forte développée depuis de nombreuses années par la Ville de Courbevoie. La rénovation du parc de Bécon en est l’un des éléments majeurs. Le Conseil municipal du 10 décembre 2018 a désigné le projet lauréat du jury-concours qui sera présenté aux habitants en janvier 2019.

Avec une superficie de 36 623 m2, le parc de Bécon est le plus grand jardin de Courbevoie. Propriété originelle du prince Stirbey qui lui a insufflé son esprit original et insolite, il est classé au titre des sites en 1941. Le parc présente de nombreux atouts : un attachement fort de la part des habitants, une situation exceptionnelle, des qualités patrimoniales et végétales, des folies architecturales de grand intérêt, une multiplicité d’équipements et d’activités.

Le parc présente néanmoins, depuis quelques années, des signes de déclin dû à son âge et à une forte fréquentation. À la suite d’une concertation débutée en 2016 et à l’issue du concours d’architecture et de paysage, l’agence LAND’ACT a été choisie pour réhabiliter et moderniser le parc tout en gardant le côté pittoresque et le charme de ce lieu au “potentiel inouï” d’après les mots de la paysagiste de l’agence Anne Augarde. L’un des points forts du projet retenu est le cadrage des vues avec l’installation de deux belvédères en treillage qui offriront de superbes perspectives sur les jardins, la Seine, l’Ile de la Jatte voisine mais également sur la skyline de La Défense.


L’objectif est que ce parc s’adresse au plus grand nombre : personnes âgées, écoliers, sportifs, amoureux de nature, de culture et d’architecture tout en affirmant aussi la place dédiée aux rassemblements et aux fêtes.

Cette réhabilitation permettra :

  • d’augmenter la superficie du parc de 25 % (avec le départ des tennis et du centre horticole municipal),
  • d’organiser les activités et de répondre aux nouvelles attentes des habitants,
  • de relier le parc à la ville avec des accès plus nombreux et plus lisibles,
  • de valoriser le patrimoine architectural et d’enrichir le patrimoine végétal,
  • de redessiner les tracés paysagers et d’ouvrir l’espace vers la Seine,
  • de réduire les nuisances sonores et de renforcer la gestion écologique du site.

Une ouverture vers la ville et un patrimoine mis en valeur

Tous les éléments qui composent actuellement le parc de Bécon seront retravaillés pour être mis en valeur par le végétal, l’eau, le minéral et, à la nuit tombée, par des jeux de lumière. Le dessin paysager valorisera l’axe central, ses bosquets et son accès depuis le boulevard. Les espaces jardinés centraux seront déplacés sur les côtés. Un tapis minéral composé de dalles de pierres naturelles guidera les eaux de pluie. Des bancs accueilleront les promeneurs. A mi-chemin, une placette invitera à se diriger vers les parties de sous bois, espaces pour la nature et la biodiversité. Côté ouest, les activités, le long du chemin, seront dédiées à la promenade et à l’observation avec des îlots organisés comme des pièces à vivre en extérieur. Des sculptures et équipements ludiques ponctueront l’espace. Des œuvres d’art joueront avec l’eau qui sera mise en valeur dans le parc. Une conception lumière ne leur apportera un nouvel éclairage le soir venu et une attention particulière sera accordée au mobilier : grilles, belvédères, péristyles, fontaines (etc.).

Des lieux de découverte et de convivialité, une vue plongeante sur le parc et la Seine

La partie Est des Bosquets, plus ouverte, conservera la piste d’apprentissage du vélo avec des fonctions réaménagées ou déplacées comme le kiosque en scène, le manège et les balançoires. La fontaine aux antiques proche des petits jardins secrets sera restaurée dans le respect de ses formes originelles. A côté du futur restaurant, une terrasse permettra aux parents de se reposer tout en regardant leurs enfants jouant au cœur de folies ludiques en bois. La place centrale, point d’orgue de l’aménagement du parc sera aménagée de façon à pouvoir fonctionner de deux façons différentes. Elle fera la part belle à l’eau et retrouvera son faste d’antan avec sa “fontaine sèche” qui pourra à la fois devenir une plage réfléchissante avec des jets brumisants ou une surface de jeux de lumière, la nuit. En cas de manifestation importante, elle revêtira un aspect purement minéral pour accueillir un large public prêt à partager des moments de joie et de fête.
Originalité forte de cette rénovation, deux promenades suspendues viendront cadrer de part et d’autre la place du miroir d’eau. Ces “belvédères” de bois et de métal, ornés de végétation permettront aux visiteurs de prendre de la hauteur, de découvrir des vues uniques sur le parc et le fleuve et de profiter d’une promenade.

Le musée Roybet Fould, le pavillon des Indes, l’orangerie, les terrasses et le théâtre de verdure

Adossé au parc, le Musée Roybet Fould évoque l’histoire, les arts et la sculpture. La rénovation permettra de remettre en scène la façade du Pavillon de la Suède et de la Norvège, avec l’installation d’une terrasse proposant de nouveaux points de vue. Une perspective sera organisée dans l’axe du musée et l’Orangerie sera restaurée. Les alentours du Pavillon des Indes seront valorisés avec notamment un jardin botanique dédié aux essences végétales d’origine indienne. Accueillant des artistes en résidence, le bâtiment continuera de fonctionner de manière indépendante avec un accès depuis le boulevard Saint-Denis.
Pour renforcer l’accessibilité côté Ouest, il est envisagé de créer un accès depuis l’impasse Hanriot. En surplomb, une terrasse minérale accueillera les visiteurs qui pourront se détendre sur des chaises et méridiennes inspirées du mobilier itinérant du jardin du Luxembourg. Afin de faciliter la circulation des piétons, la terrasse sud de l’orangerie sera agrandie. Les différentes terrasses seront alimentées par une succession de canaux pour alimenter les jardins et les murs d’eau (en circuit fermé).
Dans la succession des terrasses, les restanques ensoleillées – mi engazonnées, mi végétalisées et avec vue sur la Seine – seront dotées de banquettes. Enfin, le théâtre de verdure sera remis en état pour le rendre accessible au public qui pourra s’y détendre, lire ou discuter.

Les plaines lumineuses, des espaces dédiés aux jeunes et aux loisirs

Dans le parc, une attention sera portée à l’équilibre entre espaces sportifs et naturels, avec l’implantation d’un city stade et d’une buvette avec sanitaires publics dans la plaine lumineuse Ouest (anciens terrains de tennis). Éloignée des résidences voisines, la partie nord de cette plaine sera dédiée aux enfants (à partir de 8 ans) et aux adolescents avec des murs de grimpe et des structures sportives. Une pelouse permettra aux jeunes de se retrouver. Des éléments mobiles animeront les espaces et un parcours sportif sera créé.
Au sud de cette plaine, les plus jeunes s’amuseront de jeux d’eau, dont le cours se terminera dans un bassin naturel, paysager et écologique qui accueillera une vie aquatique typique. Mobiles, passages à guet sur des plateformes en pétales, jeux d’équilibre, ponts de singe, vis d’Archimède permettront aux enfants d’évoluer dans cet espace naturel, pour le plaisir du jeu, tout en prenant en considération les enjeux de la préservation de l’eau, de la faune et de la flore.
La plaine lumineuse Est (devant le fronton Charras) sera dédiée à des activités libres. L’espace central sera équipé de mobilier permettant aux visiteurs de jouir de l’espace.

Le végétal et la gestion écologique du parc sur le long terme

Outre la démarche paysagère et la biodiversité, les enjeux environnementaux consisteront dans la gestion durable de l’eau, un éclairage réfléchi pour limiter la pollution lumineuse, la reconstitution de sols fertiles, la rénovation des bâtiments existants, (etc.). Comme tous les parcs urbains, le parc de Bécon a un rôle important à jouer pour la préservation de la biodiversité et dans le soutien des services écosystémiques liés à la présence de végétation. Les aménagements proposés permettront de concilier esthétisme et écologie. Ils offriront une diversité de milieux et de strates végétales, en portant une attention au système racinaire des arbres, en augmentant la capacité d’accueil pour la petite faune et en en créant des continuités de végétation.
Un accent sera mis sur la pédagogie avec la création d’un parcours sensoriel pour comprendre le fonctionnement des écosystèmes. Un plan de gestion sera travaillé avec les partenaires en étroite collaboration avec la Direction des espaces verts et de l’environnement de la ville pour prendre en compte les enjeux écologiques dans l’entretien et le fonctionnement du parc à long terme.