Truffe parisienne, Tuber brumale, photo Topager / MNHN
Un communiqué du Muséum national d’Histoire naturelle en date du 22 décembre 2017 annonce que dans le cadre de la démarche de végétalisation comestible des terrasses de l’hôtel Mercure Paris Centre Tour Eiffel (groupe AccorHotels) , un chercheur / jardinier a découvert le 30 novembre dernier une truffe au pied d’un charme. C’est la première fois qu’un tel champignon est trouvé à l’état sauvage dans Paris intramuros.

Afin d’identifier l’espèce de la truffe, ce chercheur en écologie urbaine au Centre d’Écologie et des Sciences de la Conservation (Muséum national d’Histoire naturelle / CNRS / UPMC) et cofondateur de Topager a contacté alors les spécialistes de ce champignon à l’Institut de Systématique, Évolution et Biodiversité (Muséum / CNRS / EPHE / UPMC).

Après analyses, la truffe appartient à l’espèce Tuber brumale. Il s’agit d’une truffe comestible quoique peu consommée, qui pousse d’ordinaire dans les mêmes régions que la truffe noire du Périgord et dans les mêmes sols secs et calcaires. Cette découverte souligne la méconnaissance actuelle des écosystèmes urbains et soulève plusieurs questions. Comment ce champignon est-il arrivé là ? Quelles sont les conditions micro-climatiques particulières qui lui ont permis de se développer, au pied même de la tour Eiffel ? Est-ce un bon indicateur de la santé environnementale de l’écosystème parisien ?

Les toitures végétalisées représentent des écosystèmes à fort potentiel pour la biodiversité urbaine. Outre leurs diverses fonctions déjà connues telles que la rétention d’eau et la climatisation naturelle, elles constituent un support de la biodiversité, en plus d’une fonction de production alimentaire en milieu urbain. La découverte de cette truffe sauvage en est un bel exemple.