Ballon de Paris, Parc André Citroën, Paris 15e (75)
Résultant d’une collaboration entre la Mairie de Paris, Airparif, Generali, le CNRS, et Aérophile, le ballon de Paris s’est transformé en un laboratoire volant pour mesurer, 7 jours sur 7, la quantité de particules ultrafines contenue au-dessus du parc André Citroën (15e arrondissement), de 0 à 300 mètres de hauteur. La comparaison avec les analyses d’Airparif pendant ces 18 mois est riche d’enseignements.

Une première moisson de résultats complémentaires à ceux d’Airparif
Depuis mai 2013, un appareil de recherche d’une précision inédite, le LOAC (Light Optical Aerosol Counter) est embarqué dans le ballon Generali. Capable à la fois de compter et d’identifier les particules, le LOAC se focalise sur les plus petites à savoir les particules fines, inférieures à 1 μm (micromètre).
Alors qu’Airparif mesure dans ses stations les particules par leur masse, là où vivent et respirent les franciliens, le LOAC du ballon Generali les comptabilise et en estime globalement la nature en un seul lieu, de 0 à 300 mètres de hauteur.
Les mesures du Loac sont parfaitement cohérentes avec celles d’Airparif. Elles permettent notamment d’apporter des informations complémentaires aux analyses réalisées par Airparif lors des deux précédents épisodes de forte pollution de décembre 2013 et de Mars 2014.

Particules contenues dans l’air

  • Les particules (PM10) dont le diamètre est inférieur à 10 μm, soit 7 fois plus fins que l’épaisseur d’un cheveu.
  • Les particules fines (PM2.5) dont le diamètre est inférieur à 2.5 μm.
  • Les particules très fines (ou PM1) dont le diamètre est inférieur à 1 μm.

Infographie : qualité de l'air à Paris, que respire-t-on ?
Les principaux enseignements
Au cours d’une journée standard, les parisiens respirent environ 200 000 particules par litre d’air (1 respiration = 1⁄2 litre d’air).
Il y a 200 fois plus de particules comprises entre 0,2 et 1 μm (particules potentiellement les plus nocives) qu’entre 1 et 10 μm. Une légère décroissance est observée en fonction de l’altitude.

Quelles différences avec les deux grands pics de pollution observées durant cette période ?
Lors des épisodes de décembre 2013 et mars 2014, en moyenne il y avait 5 à 15 fois plus de particules inférieures à 1 μm qu’une journée standard. Elles étaient principalement carbonées.
L’épisode de pollution de décembre 2013 est particulièrement intéressant car si les particules supérieures à 1 μm étaient comparables à une journée standard, en revanche les particules fines, inférieures à 1 μm, étaient particulièrement nombreuses, avec une moyenne de 3 millions de particules fines tout au long de la journée.
Ces données confortent l’analyse réalisée par Airparif, avec le LSCE, qui relève pour décembre des contributions essentiellement locales (trafic routier et chauffage au bois). En mars, la pollution avait d’abord une origine locale, essentiellement dû au trafic, à laquelle se sont ajoutés des imports de polluants à la fin de l’épisode.
Le record a été atteint le 13 décembre avec un pic à 6 millions de particules fines inférieures à 1 μm par litre mesuré à 18 heures, rendant comparable la situation à celle du tabagisme passif. En effet, un test en laboratoire a montré que la fumée de 8 cigarettes dans une pièce d’environ 20 M2 produit autant de particules.

Les particules fines à la vue de tous
Paris est la première ville au monde à rendre l’air visible : grâce aux données du LOAC, le nombre de particules fines est désormais accessible à tous en ligne en temps réel sur www.ballondeparis.com
Il ne s’agit que de mesures scientifiques qui n’ont en aucun cas de valeur normative.

Les Respirations : la première conférence événement sur la qualité de l’air
Le 26 novembre prochain, la conférence “Les Respirations” rassemblera au Carreau du Temple à Paris toutes les parties prenantes pour une journée de débats et une mini exposition universelle dédiée à la qualité de l’air. Parmi les intervenants : Anne Hidalgo, Erik Orsenna, Brice Lalonde, Laurent Michel, Jean-Félix Bernard, Denis Baupin, Christian de Perthuis, Andrée Buchmann,… Un Grand Prix Generali des Respirations et quatre Oxygen Awards récompenseront les meilleurs acteurs de la filière de l’air française.
Accessible à tous, sur inscription.

Paris présentera dans les prochaines semaines un plan d’envergure pour améliorer la qualité de l’air
Anne Hidalgo, Maire de Paris, s’est fixée comme priorité l’amélioration durable de la qualité de l’air. En s’associant à cette expérience scientifique unique au monde, Paris veut permettre une prise de conscience collective des dangers de la pollution, en particulier des particules fines et ultrafines liées au trafic routier. Après avoir recueilli l’avis des habitants du Grand Paris, lors d’une conférence citoyenne, l’Exécutif parisien consulte les acteurs concernés en vue de l’annonce, dans les prochaines semaines, d’un plan d’envergure pour lutter durablement contre la pollution atmosphérique.

(Source : communiqué de presse de la Mairie de Paris du 24 novembre 2014)