Lune, photo Ig0rZh / Fotolia.com
La lune sera nouvelle aujourd’hui 29 avril 2014 à 8h16m. Cette nouvelle lunaison qui commence après Pâques correspond à la lune rousse qui se terminera le 27 mai prochain.

Cette lunaison redoutée par des générations d’agriculteurs et de jardiniers correspond à une période de l’année pendant laquelle les variations de températures entre le jour et la nuit peuvent être rapides et très importantes, avec parfois les dernières gelées aux conséquences catastrophiques sur la végétation naissante. La lune n’y est pour rien, mais quand le ciel est bien clair et dégagé, on la voit plus facilement briller et sa lumière est devenue suspecte tant que les scientifiques n’ont pas expliqué ce qui grillait le feuillage des végétaux. Voici ce qu’écrivait François Arago en 1856 :
Dans les nuits des mois d’avril et mai, la température de l’atmosphère n’est souvent que de 4, de 5 ou de 6 degrés centigrades au-dessus de zéro. Quand cela arrive, la température des plantes exposées à la lumière de la Lune, c’est à dire à un ciel serein, peuvent geler nonobstant l’indication du thermomètre. Si la Lune, au contraire, ne brille pas, si le ciel est couvert, la température des plantes ne descend pas au-dessous de celle de l’atmosphère, il n’y aura pas de gelée, à moins que le thermomètre n’ait marqué zéro. Il est donc vrai, comme les jardiniers le prétendent, qu’avec des circonstances thermométriques toutes pareilles, une plante pourra être gelée ou ne l’être pas, suivant que la Lune sera visible ou cachée par les nuages ; s’ils se trompent, c’est seulement dans les conclusions : c’est en attribuant l’effet à la lumière de l’astre. La lumière lunaire n’est ici que l’indice d’une atmosphère sereine ; c’est par suite de la pureté du ciel que la congélation nocturne des plantes s’opère ; la Lune n’y contribue aucunement ; qu’elle soit couchée ou sur l’horizon, le phénomène a également lieu. L’observation des jardiniers était incomplète, c’est à tort qu’on la supposait fausse.”
Astronomie Populaire – LIVRE XXI – CHAPITRE XXXII, Gide et J. Baudry, Éditeurs – Paris 1856

Donc pas de panique, mais de la vigilance, une petite gelée est vite arrivée, surtout quand le ciel se dégage en fin de journée…