Semis spontanés d'arbres aux papillons (Buddleia davidii) le long du parapet de la Petite Ceinture, rue des Ardennes, Paris 19e (75)

Pas mal, non, cette rangée d’arbres aux papillons (Buddleia davidii) fleuris et jaillissants du parapet de la Petite Ceinture le long de la rue des Ardennes dans le 19e arrondissement de Paris. Vue leur disposition en hauteur et au vent, inutile de vous dire que ces buddléias devraient engendrer une descendance nombreuse…

L’arbre à papillons

Il est des cœurs qui, enracinés dans la vie,
Usent de leurs charmes, se pendent aux yeux des rêves
Tels un arbre à papillons, en habits fleuris,
Offrant ses attraits en camaïeu lilas, glaives

Érigeant leurs pointes avec impertinence ;
Séducteur, de ses rameaux compose un bouquet
De violines d’où s’échappe l’insolence
D’un parfum grisant les belles énamourées.

D’un gracieux battement d’ailes, les élégantes
Papillonnent et le flattent de leurs velours,
Se posent et se délectent de son abondante
Liqueur sucrée comme un cadeau de leurs amours.

Il frissonne sous les baisers des éphémères
Tombées en pâmoison devant ses beaux atours ;
Les rêves nourris par ces muses de lumière,
Il s’endort dans les bras de sa vie de toujours.

Les ailes des déesses perdent leur éclat,
Ces starlettes quittent leurs parures d’été
Et, le cœur brisé, passent de vie à trépas
Tandis que l’arbre voit ses apparats taillés.

Il est des cœurs qui s’accrochent à leur survie ;
Leurs charmes usés, ils songent à leur bonheur.
L’été se meurt, les rêves pleurent, la vie aussi.
(Michèle BRODOWICZ, 6 juillet 2002)

Le buddleia amoureux

J’ai, dans mon jardin, un buddleia rose
Aux sucs capiteux et si attirants
Que les papillons, enivrés, s’y posent
Butinent et s’en vont sur l’aile du vent…

L’arbuste charmeur ombrage les roses
Et penche vers elles un front langoureux
Il soupire un peu, mais jamais il n’ose
Déclarer sa flamme, et baisse les yeux

Quand l’une d’entre elles ouvre sa corolle
Et dévoile un coeur intime et profond
Où va se poser Papillon qui vole
Tandis que l’arbuste, en haut se morfond !

Un jour il murmure au lépidoptère
En robe de soie, à l’œil de velours
« Parle-lui pour moi, dis-lui que j’espère
Émouvoir son cœur, gagner son amour ».

Et la rose émue, a levé la tête
Pour mieux contempler son bel amoureux
Qui peut embrasser sa tendre conquête
Par les soins actifs d’un papillon bleu.
(Michèle CORTI, juin 2003)