Un an après la pluie de météorites tombée le 13 juillet 2011 sur plusieurs localités de l’Essonne, le Muséum national d’Histoire naturelle vient d’acquérir la plus grosse des pierres connues à ce jour. Cette pierre de 5,2 kg est exposée pour la première fois à partir d’aujourd’hui dans la Grande Galerie de l’Évolution avec trois autres pierres tombées au même moment.

La météorite de Draveil (Essonne)

Depuis hier, 4 spécimens de météorites, provenant de la pluie de météorites tombées l’été dernier dans l’Essonne, sont exposées au Muséum. Si les trois premières pierres découvertes ont déjà été exposées, la dernière pierre, qui est aussi la plus grosse, est montrée au public pour la première fois. Cette pierre de plus de 5,2 kg fait désormais partie des collections du Muséum.
Elle a été acquise grâce au soutien de la Société des Amis du Muséum.

4 spécimens sont exposés dans la Grande Galerie de l’Évolution découverts pendant l’été 2011 :

  • La pierre de 5,2 kg, découverte suite à l’appel à témoins lancé le 13 octobre 2011 par le Muséum et l’Université Pierre et Marie Curie ;
  • 3 autres spécimens plus petits
    Un 1er spécimen de 80 g
    Un second spécimen de 88 g, tombé sur le toit de la maison louée par Mme Comette à Draveil
    Un troisième spécimen de 2 kg, tombé dans la zone industrielle de Grigny.
    Ces trois premières pierres avaient été exposées lors de la Fête de la Science 2011 à l’Université Pierre et Marie Curie.

Une chute observée en région parisienne le 13 juillet 2011
Une pluie de météorites est tombée le 13 juillet 2011 dans plusieurs localités du département de l’Essonne : 6 pierres sont connues à ce jour. Les chutes de ces différentes pierres ne semblaient pas du tout avoir été observées, le ciel étant couvert ce jour-là. Mais en réalité un témoin (le facteur) a assisté à la chute de la plus grosse pierre. Des fragments de 3 des pierres connues ont été déposés par les découvreurs au Muséum national d’Histoire naturelle.

Qu’est-ce qu’une météorite ?
Les météorites sont des pierres d’origine extra-terrestre. Certaines sont des fragments de planètes ou de la Lune, mais la plupart ont été formées dans les tout premiers instants du Système solaire, il y a près de 4,6 milliards d’années, et n’ont pratiquement pas évolué depuis. Ce sont alors des matériaux très proches de ceux qui ont servi à former les planètes, sur lesquelles elles sont une source d’information irremplaçable. Certaines contiennent des matériaux organiques qui sont identiques à ceux qui ont servi à l’élaboration de la vie, apparue sur Terre il y a environ 4 milliards d’années. Ce n’est pas le cas de la météorite de Draveil, qui est un fragment d’un astéroïde (un petit corps gravitant entre Jupiter et Mars), qui a été chauffé par la décroissance d’éléments radioactifs formés avant le soleil et intégrés au disque proto-planétaire, et qui ne contient donc plus de composés organiques.

La collection nationale de météorites du Muséum est l’une des plus importantes au monde.
Elle est constituée de plus de 4000 échantillons, provenant de 1500 météorites différentes, dont 520 chutes “observées”*. En raison de la rareté de ces objets, cette collection a à la fois une valeur patrimoniale, scientifique (ses échantillons sont mis à la disposition des chercheurs du monde entier), et pédagogique (les échantillons les plus prestigieux – dont Draveil – seront présentés à la Galerie de Géologie et de Minéralogie lors de sa réouverture au printemps 2013). Draveil est la 65e chute observée française.

La météorite de Draveil (Essonne)

* par opposition avec les “trouvailles” qui sont retrouvées longtemps après leur chute et ont souvent perdu de leur valeur scientifique car elles ont été altérées par les intempéries terrestres.