Gui dans un arbre du Parc floral de Paris en fin d'automne, Paris 12e (75)

En France et d’autres pays d’Europe du Nord, il est d’usage de s’embrasser sous des rameaux de gui, symbole de prospérité et de longue vie à minuit quand la nouvelle année commence. Au Moyen-Âge, on l’offrait en souhaitant “Au gui l’an neuf”.

Gui dans un arbre du Parc floral de Paris en fin d'automne, Paris 12e (75)

Et pourtant, c’est une plante parasite aux petites boules blanc nacré toxiques par ingestion. À manier avec précaution, surtout quand on laisse trainer des touffes de gui près des enfants.
Dans la nature, le gui blanc d’Europe (Viscum album) parasite une quarantaine d’espèces d’arbres, d’arbustes ou d’arbrisseaux, aussi bien des feuillus que des conifères. Trois sous-espèces de gui ont été identifiées :

  • Gui des feuillus (Viscum album album). Les pommiers et les peupliers sont les arbres les plus fréquemment parasités. Il est fréquent sur les espèces suivantes : aubépines, sorbiers, tilleuls, un peu moins sur les saules, les amandiers, les érables et les robiniers faux-acacias. Il est rare sur les bouleaux, les cerisiers, les charmes et les châtaigniers, les frênes, les noisetiers et les poiriers. Il est encore plus rare sur les ormes et les chênes. Le hêtre n’est pas parasité ;
  • Gui du sapin (Viscum album abietis). Il se développe sur le sapin blanc (Abies alba) et d’autres espèces de sapin ;
  • Gui du pin (Viscum album pini). IL pousse fréquemment sur diverses espèces de pin, plus rarement sur l’épicéa commun.

Gui dans un arbre du Parc floral de Paris en fin d'automne, Paris 12e (75)

Les tiges vertes du gui sont bifurquées un grand nombre de fois en rameaux divergents dont l’ensemble forme des buissons globuleux et touffus. Les feuilles, persistantes, ovales, coriaces et vertes, sont disposées par paires à l’extrémité des rameaux.

De la base de la tige principale, élargie et enfoncée dans l’écorce de l’arbre, partent des cordons verts, de forme irrégulière, qui courent parallèlement à l’axe de la branche ou du tronc, noyés dans les tissus vivants extérieurs au bois. Sur ces cordons sont insérés des prolongements en forme de cône pénétrant plus ou moins profondément dans la masse du bois : ce sont les suçoirs.
À mesure que le gui s’accroît, les cordons sous-corticaux augmentent de longueur et de nouveaux suçoirs se forment à leur extrémité. En même temps les suçoirs déjà existants s’allongent à la base par formation de nouveaux tissus à leur point d’insertion sur les cordons. Les suçoirs pénètrent donc dans le bois d’autant plus profondément qu’ils sont plus vieux, en perforant, en apparence, les couches successives du bois : en réalité c’est le bois qui se forme autour des suçoirs.

Les fleurs du gui ont une couleur verdâtre. De petites dimensions, elles sont groupées par trois à l’extrémité des rameaux, entre les deux feuilles opposées. Les fleurs mâles et les fleurs femelles sont portées par des pieds différents. Sur les pieds femelles apparaissent les fruits qui sont de petites boules blanches, translucides, luisantes et charnues. La pulpe, de consistance mucilagineuse, sert à la fabrication de la glu.

La propagation du gui d’arbre en arbre est assurée grâce à la dissémination des graines par divers oiseaux.

Ce porte-bonheur envahissant est difficile à éliminer, car il ne suffit pas de couper la touffe pour le faire disparaître. Il faut couper la branche de l’arbre quand elle est trop parasitée ou au moins creuser ensuite à la base de chaque boule de gui jusqu’à ôter complètement le pivot de la plante. Si l’année suivante le gui réapparaît, la seule vraie solution consiste alors à couper la branche touchée suffisamment loin du point d’attache pour éviter une repousse.