2011 est l’année de la chauve-souris, mais ce n’est pas pour cela que je vous parle du Tacca chantrieri, superbe plante exotique de la famille des Taccacées, au large feuillage et surtout aux surprenantes fleurs brunes presque noires et pourvues d’immenses “moustaches”. Une curiosité proposée de plus en plus dans les jardineries et chez les fleuristes… Attention, beauté délicate !

Tacca chantrieri, plante exotique à fleurs noires

Moi et le Tacca, Salon du Végétal d'Angers, photo Alain Delavie

À l’état sauvage, cette plante insolite vit dans les forêts, dans les vallées et le long des rivières, à des altitudes comprises entre 200 et 1300 mètres. Elle pousse en Chine, dans les régions du Guangdong, Guangxi, Guizhou, Hainan, Hunan, Sud-Est du Xizang, au Yunnan, ainsi qu’au Bangladesh, Cambodge, en Inde, au Laos, en Malaisie, au Myanmar, au Sri Lanka, en Thaïlande et au Vietnam. En me promenant dans ce qui reste de jungle à Singapour il y a déjà de nombreuses années, je suis tombé sur un gros pied de Tacca, mais une autre espèce à fleurs blanches et marron. Énorme et superbe aussi, mais moins impressionnante que la plante chauve-souris, aux fleurs pratiquement noires.

Tacca chantrieri, la plante chauve-souris

Tacca chantrieri, Salon Maison & Objet, photo Alain Delavie

Le feuillage du Tacca chantrieri est très décoratif, d’un superbe vert brillant. Les feuilles aux nervures très marquées sont grandes et forment une large rosette. Une plante adulte peut facilement atteindre un mètre de hauteur et d’envergure. C’est plutôt le genre de plante d’intérieur que l’on place dans un sublime pot design pour la mettre encore plus en valeur. Et il faut de la place…
Son aspect très graphique en fait une plante recherchée par les designers et les décorateurs. Mais toute la difficulté consiste à garder la plante, plutôt délicate.

Tacca chantrieri, la plante chauve-souris

Tacca chantrieri, Salon Maison & Objet, photo Alain Delavie

Les plantes sont le plus souvent vendues avec quelques fleurs bien développées. Mais il est difficile de faire refleurir cette belle plante exotique dans un appartement, car elle a besoin d’un taux très élevé d’hygrométrie. Une humidité de l’air supérieure à 60 %, ce qui est difficile à obtenir dans nos intérieurs, surtout en plein hiver quand le chauffage est allumé. Et quand l’air est trop sec, les problèmes commencent : les feuilles se dessèchent sur les bords, se crispent et finissent par jaunir. Les araignées rouges ont vite fait de s’installer. Petit à petit, la plante végète et meurt lentement.

J’ai tenté sa culture, mais je ne l’ai vraiment bien conservée qu’à l’abri dans un très grand terrarium. Et j’ai du m’en séparer car après deux années, la plante avait envahi tout le contenant et ne pouvait plus pousser correctement. Je pouvais alors difficilement lui offrir un bac plus grand (1 m x 0,6 x 0,6 m), la seule solution c’était la petite serre, difficile à installer dans un appartement. Ou alors il faudrait peut-être l’installer sur un large plateau rempli de billes d’argile expansée et d’eau. Dans une véranda chauffée en hiver, la culture devrait être plus facile…