Je ne vous ai pas encore parlé des Strobilanthes ! The most incredible perennials, comme disent nos voisins anglais. Des plantes incroyables, exceptionnelles !
Ce genre de plantes vivaces originaires essentiellement de l’Himalaya possède des espèces rustiques remarquables et très utiles pour les lieux ombragés. Leur floraison estivale tardive permet de fleurir le jardin à un moment où les fleurs annuelles marquent souvent un très net déclin. Robustes, parfaitement rustiques, aussi à l’aise en pleine terre que dans un gros pot ou une grande jardinière, ils se sont montrés chez moi parfaitement insensibles aux parasites les plus fréquents à Paris. Et pas de maladie non plus. Un beau palmarès, non ?
La première année qui a suivi la plantation, ils se sont vite développés, de plus en plus au fur et à mesure que l’été avançait, pour finir par fleurir très tard, en octobre et novembre seulement. Mais quel feu d’artifice.
Le premier que j’ai essayé et adopté était Strobilanthes rankingensis (mais ce nom est inconnu pour l’IPNI). Des feuilles aux pointes très effilées, un port d’abord érigé puis de plus en plus étalé et des fleurs d’un bleu ciel qui apparaissent en masse, un vrai nuage. Le voici en ce moment déjà couvert de boutons floraux.Et maintenant avec ses fleurs, photographié l’année dernière en fin d’été.L’année d’après mon premier achat j’achetais trois autres espèces, dont une de nom inconnu, mais qui forme un gros buisson dense bien dressé, avec une floraison bleu ciel en fin d’été et en automne tout simplement magnifique, surtout quand le feuillage se teinte d’or et de cuivre. La voici l’année dernière…

Cette année j’ai rabattu d’un tiers toutes ses tiges début juin car sa vigueur me laissait présager un encombrement trop important en fin de saison. Grand bien m’en a pris, car la touffe qui n’a pas encore produit ses boutons floraux est quand même arrivée au niveau supérieur de la rambarde du balcon.La troisième espèce est un Strobilanthes wallichii (mais qui serait peut être un Strobilanthes atropurpurea), déjà fleuri depuis le début du mois cette année. J’aime tout particulièrement ses grosses feuilles gaufrées qui lui donnent un aspect exotique unique. Les tiges sont robustes, mais le port est plutôt étalé au fur et à mesure que les pousses s’allongent. Quand aux fleurs, elles sont tubulaires et bleu violacé très foncé. Elles donnent l’impression de ne jamais pouvoir s’ouvrir totalement. Cela n’empêche pas les abeilles et les bourdons de s’y plonger jusqu’au fond pour aller y collecter le nectar.La quatrième espèce ressemble au Strobilanthes nutans vendu par la pépinière du Clos du Coudray : port traçant ou retombant quand il est en jardinière, très prostré, fleurs tubulaires blanches difficiles à voir car cachées par les grandes feuilles effilées et pointues.

Un dernier point qui rend difficile la diffusion de ces jolies plantes : l’identification. Les noms sont souvent très différents pour des plantes ayant le même aspect. Bref, les appelations ne sont pas toujours justes si vous surfez sur le net pour en découvrir plus sur ces belles méconnues. Sur le site de l’International Plant Name Index (IPNI), il y a 638 références pour le genre Strobilanthes.

Mes bonnes adresses pour trouver ces plantes vivaces encore rares

Le Clos du Coudray à Étaimpuis (76) :
Strobilanthes atropurpurea : originaire de l’Himalaya. Cette espèce forme une touffe de tiges érigées à feuilles ovales et dentées, vert mat. Les fleurs ont une curieuse forme de tube évasé et coudé, et sont d’un joli pourpre lumineux. Elles sont regroupées au sommet des ramifications et s’apanouissent d’août à novembre. Poussant spontanément en sous-bois frais à humide, dans le nord de la France c’est plutôt au soleil qu’elle prend toute sa valeur, dans un sol frais et humifère. Dans les régions chaudes, elle doit être plantée à l’ombre. Hauteur de 1 m à 2 m.
Strobilanthes nutans : originaire d’Extrême-Orient. Cette espèce a des rameaux flexibles et velus qui s’étalent sur le sol puis se redressent. Ils portent de jolies feuilles, grandes pour le genre, d’un beau vert foncé. Les grandes fleurs tubulaires blanc pur sont disposées en courts épis serrés. Elles apparaissent de juillet à septembre. À cultiver dans un sol riche en humus, frais, même argileux, sans calcaire, de préférence à la mi-ombre. Hauteur de 50 à 70 cm.
Strobilanthes species : cette nouvelle introduction du Népal est arrivée en Europe il y a 6 à 7 ans. Très proche de l’espèce précédente, elle en diffère principalement par sa propension à coloniser le terrain. Les tiges rampantes s’enracinent aux entre-noeuds ce qui lui confère un véritable effet couvre-sol et c’est ainsi qu’en moins de 2 ans, un jeune plant a colonisé environ 2 m² dans le jardin du Clos du Coudray. Il a été installé près de S. violacea, dans les mêmes conditions de sol et de culture. Il fleurit aussi moins longtemps que son congénère, d’août à octobre. Exposition à l’ombre ou la mi-ombre. Hauteur de 30cm à 40cm.
Stobilanthes violacea : originaire de l’Himalaya. Forme un buisson plus large que haut, s’étalant lentement. Les feuilles ovales, pointues, sont dentées sur les bords. Les fleurs violet clair, ressemblent à celles de l’acanthe. Elles sont le plus souvent portées par deux à l’extrémité de fines hampes. Elles n’apparaissent jamais très nombreuses, mais elles se succèdent pratiquement d’août jusqu’aux gelées. Au Clos du Coudray, cette plante est installée au nord d’une haie où elle ne voit jamais le soleil, en compagnie d’épimediums et de fougères, dans un sol argileux et lourd qui semble parfaitement lui convenir. Ses origines montagnardes lui confèrent une très bonne résistance au froid. Exposition à l’ombre ou à la mi-ombre. Hauteur de 30cm à 40cm.

Vous pouvez trouver quelques espèces aussi chez :
Pépinières Delabroye à Hantay (59).
Pépinières Lepage aux Ponts-de-Cé (49).
Lumen Plantes vivaces à Bergerac (24).